Cette chronique redevenant -et le plus violemment- pornographique, j'exigerais des parents qu'ils crevassent les yeux de leurs enfants ci-présents. Ou au minimum, et pour ceux qui exercent encore une autorité sur leur regrettable progéniture, qu'ils obtiennent de ladite engeance qu'elle joue à touche-pipi dans les parages éloignés qu'exige une telle pratique. Merci.
Etants entre "adultes consentants", je vais pouvoir ici parler "d'insémination traumatique". Et vous écarquillez déjà les yeux, bande d'adultes consentants pervers et voyeurs. Oui: l'insémination traumatique.
Je dois une fière chandelle à l'amie qui m'a appris l'existence de cette pratique sexuelle, reservée (nous verrons pourquoi) à certains organismes entièrement caparaçonnés et à quelques oxyures, qui sont des vers. Je dis une fière chandelle, et ce n'est pas un hasard car si la chandelle est fière, la cire est brûlante, mais j'arreterai là, car pornographie ne veut pas necessairement dire sado-masochisme.
On dit à tout bout de champ: "ho, la nature est bien faite!".
Ne me regardez pas comme ça, tout le monde le dit, et vous aussi.
"La nature est bien faite".
Demandez à la femelle d'oxyure de dermoptère, ou à la petite amie d'une punaise de matelas. Vous verrez si elle est bien faite, la nature. Bon, les enfants sont définitivement éloignés du territoire? et pas seulement les sans-papiers? Bien. Alors voilà.
Je vais tenter de prendre une image pour ne choquer personne. Que se passe-t-il lorsque en randonnée, cheminant vers le nord, vous tombez tout à coup sur une falaise? Vous contournez. Ou bien vous escaladez, mais là, excusez-moi, je n'avais pas prévu une telle échapatoire qui fout toute ma belle parabole en l'air. On va donc ignorer la solution de l'escalade. Vous contournez.
Et bien le mâle punaise de matelas, non. Il veut aller tout droit, et sans escalader. Il met une charge de dynamite et explose la roche, ensuite il continue sa petite randonnée.
Je sens que ma parabole reste sybilline pour certains d'entre-vous qui, pardon de le dire, n'avez pas inventé le fil à tartiner le beurre.
La femelle punaise de matelas ou cimicidae n'a pas d'orifice dédié à la reproduction. Voilà. Là, je laisse un temps, histoire que tout le monde se fasse à l'idée.
Comme l'escalader ne rimerait à rien, et que toutes les femelles de l'espèce sont ainsi faites, le mâle n'a que deux solutions: la masturbation, ou l'insémination traumatique.
Le pauvre mâle, qui cache pourtant au fond de son âme des trésors de tendresse et de légitimes et délicates aspirations à la douceur, est bien obligé de transpercer l'abdomen de sa chérie, à l'aide d'un pénis sur lequel certaines d'entre-vous fantasmerez jusqu'à de prochaines et hypothétiques incarnations.
Oui, mesdames et messieurs, c'est comme ça qu'il fait: il se jette sur celle que son coeur convoite et d'un mouvement de bassin qu'on imagine épique, lui perfore littéralement le ventre, afin d'y déposer les germes de leur amour, au beau milieu des viscères, ou pas très loin.
Alors, oui, en effet, la nature est bien faite.
Si l'on devait tirer une morale anthropomorphique de cette histoire, ce qui ne me parait pas necessaire, on dirait que c'est bien la taille qui compte, et en biseau s'il vous plait.