C'est vrai qu'on a cherché
jusqu'à un certain âge
où mettre les doigts dans quel engrenage
livrés avec une âme dont on savait que foutre !
une âme, c'est une belle idée
de celles qui nous rongent
métaphysiquement
j'en connais qui cherchent encore
tellement rongés qu'on y voit au travers
toute la lumière, toute la lumière
qui baigne les villes
tellement rongées qu'on y voit au travers
mon pote Chris a raison ce monde est une méduse
et si t'ouvres les yeux dans les nuées dans le brouillard
entrelacs devenir f... ou pire changés en pierre
Anima, anime-moi
respire, mais respire bon Dieu !
respire les racines
des dangereux grenadiers
des magnolias qui tiennent le ciel
respire les ombres et les cervelles
allongé sur un banc
souvent je pense que tout ça n'est qu'un piège
et pourtant je ne crois pas en Satan
allongé sur un banc
souvent je pense que l'espoir tout ça
c'est vendu avec les chaînes
VENDU, VENDU !
souvent je pense
au bord des ruisseaux on a couru
respirer des essences
pas plus haut que trois pommes on a couru
au bord des ruisseaux
inventer des mystères
chasser le Dahu
chercher les causes premières
chasser le Dahu
avant de poser les armes
avant de poser les armes
respire, mais respire bon Dieu !
avant de poser les armes
aux pieds des Césars qui brandissent les miroirs
aux crépuscules qui brûlent les cotylédons
est-ce que tu la vois la raison
planer dans le ciel comme un vautour
comme un avion
tellement métallique et aveuglant
VENDU !
ça fait mal, hein ?
ça fait mal à mes chéries, à mes amours
des fois dans le soir je parle au vide
ça fait mal, hein ?
frontal
bip je me balance
et combien se balancent aussi ?
au bord du lit
quand des mains aimables viennent pleurer
chargées de suie pour décolorer
défraîchir les tapisseries
pas bouger pas bouger, faire une connerie
derrière les vitres sales et immuables
c'est un carnage de sel et de sang
un jour a filé encore des peluches au vent
fallait pas souffler le pissenlit
fallait pas souffler
maintenant au bord du lit
ça fait mal
tu parles au sang toi aussi ?
et les ombres, tu leur parles ?
au souffle tu dis quoi ?
que t'es creux pas complet fissuré
ça fait mal, hein ?
Nephesh !
HEIN ?
Nephesh toi, respire
dépêches-toi de la retrouver
respire, mais respire bon Dieu !
serait-elle tombée là par hasard
comme une tuile d'un drôle de toit
serait-elle tombée là par hasard
dans cette charrue charnue
d'ossement désirant
serait-elle tombée là par hasard
Anima, anime-moi
Anima, anime-moi
attends, attends
j'ai un doute
de ceux qui font s'effondrer les voûtes
c'est comme la licorne on l'a jamais vue
attends, attends
est-elle là à l'état latent ?
mon pote demande à la poussière !
chut, chut, chut
c'est un bien beau mystère
(y en a pas besoin tu sais !)
tu marches, vois-tu, en longeant les murs
c'est le matin, tu marches sans savoir pourquoi
parce que c'est là-bas, et merde !
en longeant les murs
et tout brille scintille palpite
des étoiles ou des diamants
minuscules
baveux
comme de la morve céleste, oui, céleste
sur les murs et ça n'a pas de prix
y en a pas besoin non plus !
et fraction de seconde ça ne s'explique pas et fraction de seconde
toute pourriture effacée
des plumes dans le sang, cerveau lavé
de la pureté plein les mirettes
mais, tu pleures ?
dis-moi, tu pleures ?
toutes cellules intérieures
convoquées
Anima, anime-moi
ou sinon échec et Maât
ou sinon échec et Maât à la pesée
je sens déjà la puanteur des crocodiles
et sans regret je leur dis
si la chair est sans feu je la laisse
c'est comme l'âme
je ne l'emporterai pas au paradis.