Variation sur un thème connu
On arrive dans sa chambre, ni une ni deux, on s'y met: je la plaque contre le grand placard blanc. C'est violent, pile comme j'aime, brutal, passionné, animal. Je suis dans son dos, mes mains sur les siennes collées au montant droit de ce placard blanc. Emboutissage. Le bois encaisse bien, en craquant, mais il encaisse bien. Il répond, il ajoute au concert de nos chuintements. Elle, elle est parfaite: elle a même de la force. Je peux y aller plus fort encore. On se resserre. Le placard est vraiment mis à contribution. Mieux qu'un mur il nous renvoie un peu de notre fougue.
Il tangue, il craque, mais bien sûr, on s'en fiche.
Arrière, doucement, je prends un peu d'élan...
Carambolage, tôle froissée et... remue-ménage dans le placard.
BOUM!
Une étagère a dû péter... un truc roule dedans.
BAM!!
La porte s'ouvre sous le poids du machin qu'on a fait tomber. Normalement je reste concentré, mais là... Ca a fait tellement de boucan... curiosité. Je me penche à gauche pour jeter un oeil.
Un avant-bras... un poignet... une main!
Il est mort, bien sûr. Ca doit être l'amant de la dernière fois, avant moi, oublié dans le placard.
Ses yeux à elle me font comprendre que le vrai combat, c'est maintenant qu'il débute.