Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 10:42

 

 

  je ne sers à rien mais je vois encore
tous ces gens partis pour leur destin

  (vous savez, cette construction névrotique imposée)

  et je m'inquiète parce que ces gens forment le monde
quand ils me croiseront, ils me demanderont
au-devant d'une espérance malsaine masquée :

  "Tu écris toujours ?"

  comme s'ils disaient à un enfant :

  "Tu es toujours un enfant ?"

  Que faire de leur âme, de leur corps, de leur présence ici, en face ?

  La putréfaction grimpe le long de vos membres
l'angoisse est votre éternelle étreinte
même si parfois vous partez en voyage

  (METTEZ-VOUS CA DANS LE CRÂNE : JE N'Y SUIS POUR RIEN)

  le bonheur des autres est insupportable ?
heureusement, il n'existe pas.

  Hier, une guêpe zigzaguait,
imitait, à sa façon,
les circonvolutions blondes
aphrodisiaques
d'une jolie fille à mes côtés

  non loin

  une énorme folle en robe patchwork serviettes MacDo
plantée sur deux stalactites de chairs vomies
hurlait à deux vieux Arabes innocents
sa relation intime aux poubelles
et aux deux marches everest que l'adversité a déposées devant sa porte.

  La blonde et moi mangions des gâteaux
des gâteaux magiques
c'est pour ça que nous sommes des Dieux
des Dieux enfants mortels absurdes impuissants

  est-ce notre faute si la plupart des gens sont
des esclaves adultes immortels fonctionnels et influents ?

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 16:43

 

 

   Dans un ciel d'écolier
les arbres méditent et tanguent avec sérieux, comme en transe religieuse
arrière, avant / arrière, avant

(si vous discernez le côté d'un arbre, c'est signe que vous êtes dans un poème)       
 
arrière, avant / arrière, avant

  une vaste blancheur liquéfie le bleu

  de rares humains prient dans des églises que Dieu ne visite jamais
d'autres s'extasient devant Téléfoot

  nous sommes donc dimanche

  des écoliers volent comme des poussières libérées des tombeaux
ce soir les enfants, il faudra y retourner

  les écoliers sont ballottés dans un souffle frais
arrière, avant / arrière, avant

(si vous voyez des écoliers ballottés dans le vent, c'est que vous êtes dans un poème)
(ou bien au-dessus d'Auschwitz entre 1940 et 1945)

  Le printemps crachote ses promesses
l'hiver est loin vous savez
mais la folie guette
les filles veulent se faire baiser

  mais quand je vois ce toit faire semblant de plonger dans la rue
je pense aux pigeons, aux hommes-volants
aux dinosaures qui plantent leurs crocs d'acier dans le bitume
pour reconstruire la ville que nous souillons.

  La ville est si jolie le dimanche
comme une pute en plein désert
l'Art est partout

  si vous voyez une pute en plein désert, c'est que vous êtes dans mon poème.

  Allez plutôt vous balader en ville.

 

 

Partager cet article
Repost0
1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 21:09

 

 

  Depuis ma tour
inachevée, sale et torturée
comme un rejet déflorant le sol
je vous vois, inachevés, sales et torturés
vous qui n'avez rien rejeté
pas même ce qui vous déflore

  depuis ma tour
comme une dent dans le vent
je vois, aux lèvres de mes fenêtres
des fantômes méritants, des fantômes au visage
comme un conte désenchanté, des visages
que parfois je connais

  depuis ma tour
dont le dernier cheveu ne fouettera jamais le ciel
je contemple ces pierres anarchiques
que le mauvais goût a ordonné
et je souris quand le serpent long du crépuscule
les broie avec si peu d'effort

  depuis ma tour, ma ruine
mon sacrifice inutile
je ris
si vous saviez
comme je ris...

 

 

Partager cet article
Repost0
28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 14:40

 

 

  Bien sûr
nous aurons des explosions scintillantes dans les mirettes
à chaque rugissement solaire

  bien sûr nous verrons sur nos tissus
des crevasses longilignes rose et brillantes
symbole qu'on est bien en vie

  bien sûr en flânant dans les rues
un certain nombre de gens nous reconnaîtra
calculable en fonction du mal que nous sommes capables d'infliger

  bien sûr nous nous cognerons à l'inutile besoin
de trouver de l'amour dans les chambres hérissées de herses
et emplies de grommellements rauques

  bien sûr la poésie dans les yeux d'un jupon
d'un clodo moucheté de chiures d'alcool et d'azur
nous fera oublier un instant notre saloperie

  bien sûr des voitures nous mèneront à l'asile
en Italie, sur les bords du Danube
au coeur de mélodies venteuses et fascinantes

  Bien sûr
et même que des fois, on se reposera, satisfaits

  mais qui fera un enfant avec le chaos?

  et surtout,
qui aura le bon sens de

 

 


 

 

Partager cet article
Repost0
28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 14:39

 

 

  J'ai pas
j'ai pas, vous savez
de personnalité
je me crée et me recrée sans cesse
face à vous
et c'est une ivresse
je n'ai pas de couleur, pas d'odeur
sauf quand je pue

  parce que j'ai trop couru en rêve

  J'ai pas
j'ai pas, vous savez
de personnalité
comme vous
mon regard est une bouche qui vous touche et vous bouffe
j'ai pas de dieux
pas de place entre les espaces infiniment bleus
pas de bite ni d'archétypes
pas de style
pas de fonction ni accessoires
et surtout pas de forme sauf quand elle emplit par coïncidence
votre vide en quête de substance

  J'ai pas
j'ai pas, vous savez
de personnalité
comme il semble qu'il en faille pour ressembler à l'idée qu'on s'en fait
j'ai pas de raison de traverser le néant à la nage
pas de position favorite
j'ai pas de plan d'assemblage
autre que la destruction dans le but de contempler les gravas

  parce qu'indéniablement, les gravas offrent plus de surface de réflexion

  je ne suis pas
ne suis pas comme vous
mais strictement identique
comme toutes ces femmes
comme toutes ces larmes
comme toutes les forces
comme un robinet qui goutte
comme un taureau qui feint d'être excité par la muleta
comme la mort qui fait son métier
comme une femme qui jouit exclusivement en se faisant insulter
comme une mère partie qui reviendra
comme toutes les voûtes menacent de s'effondrer

  et quand j'aurai fait le ménage dans tout ça
je serai enfin libre.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 14:34

 

 

  L'enfer n'est pas ailleurs et le monde y suffit
assez de feu, de poussière, de sévices et de chants
de Cerbère, d'Orphée, de Styx et de coups de fouets
voyez ce pic tonitruant qui perce la croûte du ciel
d'où les anges chiés viennent en tourbillons se répandre à nos pieds

  les sirènes maudites et lasses
nous font de l'oeil au bord des piscines atomiques
et le tombeau dans lequel on médite
est tout constellé d'étoiles affreuses
prenez le temps, mes amis de tout bien observer

  l'enfer n'est pas ailleurs et le temps nous suffit
pour le renverser d'un geste moqueur
Satan au paradis des baratineurs
enculera d'autres ravis.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 12:56

 

 

  Quand la rue traîne un voile incertain de rumeurs
d'objets, d'ombres brisées
de désir de respirer ailleurs,
nous marchons main dans la main
nos solitudes mutiques enchâssées l'une dans l'autre
explorateurs de terres trop connues


  l'âme insipide
cherche à aimer, ou haïr

  les chemins s'enchaînent entre les murs gonflés de vies
la monotonie nous rapproche et nous effraie
j'ai peur de ce que je pourrais dire
mes cils surnagent à la surface de ton sourire

  errons encore un peu jusqu'au dernier flocon de soleil
errons encore un peu, puis j'irai fondre dans tes ruelles.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 12:54

 

 

  Elles se sont désintégrées
depuis le dedans
mais où sont les restes?

 

                                 *

 

  Soumis aux lois du néant
nous tentons quand même
une rébellion

 

 

Partager cet article
Repost0
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 12:51

 

 

  Certains écrivent pour baiser
d'autres parce qu'ils ont baisé
les derniers, par névrose, pour échapper à la mort

  ce qui, au final, revient au même.

  Lorsque le plaisir glisse sur nous comme des feuilles d'automne
sur l'imperméable béton de notre corps
nous ne voyons plus que l'épouvantable finalité de toute chose
toutes les directions prises et à prendre mènent vers ce point absolu

  la saveur d'un repas disparaît bien vite
  la sensation satisfaisante des caresses s'efface
  la possession accentue la perception du vide

  la vérité, drapée de brume au loin dans la plaine
masque un tombeau, Le Tombeau.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 12:43

 

 

  drôle de fatras vaguement organique
drôle de fatras comme un animal
boursouflé de six ailes un pied de mouton
son oeil unique est fendu d'un bec de lièvre

  drôle de fatras tout à fait chimérique
observable à la vérité des miroirs
ou simplement la table d'à côté
son corps ineffable est zébré d'absurdes blessures

  quand on tape des mains pour l'applaudir et l'encourager
(parce qu'il fait de la peine, disons-le)
il déplie ses ailes immenses et inaptes
comme on se perd dans une phrase qui n'a pas de sens

  et c'est là sous nos yeux, un fatras plus drôle encore,
labyrinthesque machine ordonnée par un dieu épileptique;
il ronfle, il enfle, il essaie et aux confins de ses tentatives
abandonnant l'instinct naturel de la fuite
la drôle de chose qu'il nous semble connaître
s'offre un orifice qui pourrait être une bouche
ses côtes ramdament, s'agitent et se téléscopent
nous sommes fascinés, plus que jamais attentifs

  et
au bout de ce hoquet terrible
au faîte de la dramaturgie
il vomit
une chose semblable à lui-même
mais minuscule
et cette horreur fragile
nous aggripe le coeur d'un effroi
car il arrive à parler
dans un souffle asthmatique
dans un grincement de muqueuses
il parvient à un efficace et pathétique:

  "Pââpââ...?"

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Digitus-Impudicus / le blog d'Ignatius
  • : Chroniques acides et amours incontrôlables. Nouvelles, poésies, roman
  • Contact

AU MENU

- Roman :    A la Connaissance de tous, Mordred le Mort-Né

 

- Nouvelles :    Table des matières

 

- Sélection de poésies :   Faites-en ce que vous pouvez

 

- Poésie (Toutes) :    Ce qu'il ne faut pas dire

 

-  Articles humoristiques : A voir en Archives, ou en liste complète d'articles

 

- Cohues : Webzine gratuit de nouvelles et poésies

Recherche

Ce qu'il ne faut pas dire

 

Taisons-le.

 

D'émaux d'où

 

Pot pourrissant et Belles Choses

 

A crever la Fortune

 

Cinq doigts itinérants

 

Sous la pluie, les mauvais sentiments

 

Image sourde

 

Des versets, des averses

 

Pizzicato sur les ligaments

 

Poèmes éhontés

 

Le mal ceint

 

Malheurs Classiques et bonheurs renouvelables

 

Motus et doigts décousus

 

Les raisons de ma colère

 

A garder pour soi

 

Regardons-la tomber en silence

 

Reflux de silence

 

A voix basse

 

Aveux impossibles et deux sonnets

 

Organes à étaler

 

Gardons-le pour nous

 

Poisson moisi

 

Cause organique du Mystère

 

Cinq points de suture

 

Mots qui ne trouvent pas l'oreille

 

Face à l'abreuvoir de lumière fade

 

Chemin de l'Affreux Paradis

 

Devant l'ombre de la Perfection

 

Sous peine d'en avoir

 

Joie sans cause

 

Montagne et décadence

 

Six pièces en forme d'échecs

 

Trois fois rien

 

Un sonnet, un hommage et une merde

 

Crépuscule et feedback

 

Deux raisons de vivre

 

Tous comptes rendus

 

Papa et maman ont baisé (sans raison apparente)

 

Manifeste foutatif suivi de trois documentaires

 

Triple effort de guerre

 

A penser à part soi

 

Coming out

 

Apocalypse

 

Hécatombe de regards sous la lune invisible

 

Humains, trop humains

 

Paroles dominicales

 

Renaissance quotidienne

 

Une vie de merde

 

Interrogatoire des âmes

 

Trinité d'une finalité

 

Luttes intestines

 

Effroi lancinant du bien-être

 

Elégance

 

Aller-retour

 

Aveux spontanés

 

Balade immobile dans Babylone

 

Epure

 

Des vies seconde

 

Bluette cuisante

 

CyberLove

 

Réponse à Houellebecq, et à d'autres

 

Les phrases

 

Eau de vie

 

Rupture

 

Ex perfecto nihil fit

 

De petites histoires

 

Eternité

 

Mais la lune...

 

Dépouille

 

Sonnets fantaisistes

 

Deux poèmes métaphysiques

 

Souvenir du présent

 

Grave Bêtise

 

Scénettes ferrovières

 

Oreille cherche musique

 

Simple comme une rivière (triplement sonné)

 

Miroir maritime

 

Concert sans fin

 

Je suis Madame Bovary

 

Buvez-moi (6 intros et 7 sonnets)

 

Vous

 

L'étoile des toilettes

 

Retour de boîte

 

Hommages

 

Le diable, le ciel et les hommes

 

Beauté des échecs

 

La nuit n'en a jamais fini

 

Un matin, une journée, une nuit, une vie, enveloppés d'une malédiction

 

Chansonnette, plus un machin

 

Des minutes, des myriades

 

Voyez ce violon

 

Après

 

1

 

Découverte des astres

 

Cent matins

 

Dissertation

 

L'émoi c'est toi

 

Demi-poème

 

Supplique

 

Tarentelle d'Avignon

 

La belle hécatombe (miroir maritime II)

 

La bande du Big Bang

 

Duende

 

Strange fruit

 

Soumission

 

Nos agapes

 

Tentative de cosmogonie

 

Lourd et léger

 

Hija de punta

 

Ca va, ça va, ça va aller

 

Love letter

 

Looking fort he next rain

 

Partition poétique pour Gnossienne n°1

 

Home sweet home

 

Sonnet sépulture (mignonne)

 

El murmullo silencioso

 

Tentative de Tristesse

 

Las huellas sutiles

 

Partition poétique pour Gnossienne n°4

 

365 jours à regarder des photos

 

Toujours les mêmes...

 

Hommage à I.D

 

Etude n° 827

 

Inquitétude contemporaine sans Dieu

 

L'éphémère

 

Ainsi soit-il

 

Quelques minutes de bonheur

 

Hyperalgie de l'âme

 

window on your world

 

Je suis un constructeur de voitures

 

La marche pathétique

 

Derniers vers

 

Post-apocalypse

 

Saints-Sacrements

 

Particules

 

Combat perpétuel...

 

Une belle journée

 

Goutte dans l'océan

 

Passé, présent, futur...

 

Nous

 

Scène de 18h00

 

Long temps

 

PIOU PIOU

 

Dans la poussière

 

Aucun

 

La victoire ou la mort!

 

En un combat douteux

 

Vagabondage mélancolique

 

Hygiène de la solitude

 

Méthode pour un optimisme réaliste

 

Pile et face

 

Roulez, jeunesses

 

Bilan

 

La belle au béton dormant

 

Vision

 

Tout est parfait...

 

Comme toujours, comme souvent

 

Les amants de Maldoror

 

Zeus révélé

 

Face aux abysses

 

Dilution nocturne

 

...

 

Jadis, j'ai essayé

 

Douleur du retour

 

Echec

 

Prose du mécréant

 

Eros et thanatos?

 

Au-dedans

 

Rencontre solitaire

 

Ad libitum

 

en tous cas

 

Un soir entre potes

 

Romance

 

A hurler dans la foule

 

Je crains de tout détruire dans un accès de lucidité

 

Il le fallait

 

De l'inconvénient de se réveiller

 

Le jour est monté

 

Décalage vers le froid

 

Quarantaine

 

Au-dehors, en-dedans

 

Le mal des aurores

 

Western

 

Ici et là-bas

 

Considérations peu utiles

 

Papillote amère

 

Tragédie avec fin heureuse envisageable

 

Les consolantes

 

Nocturne Eden

 

Parenthèse

 

Iles

 

Je ne sais plus rien

 

Bêtise

 

Arrose l'orage

 

Idéal

 

Eternel retour

 

Circuit fermé

 

Nuit de bitume

 

Et tu l'as injuriée?

 


Jeuxplus

jeux