je ne sers à rien mais je vois encore
tous ces gens partis pour leur destin
(vous savez, cette construction névrotique imposée)
et je m'inquiète parce que ces gens forment le monde
quand ils me croiseront, ils me demanderont
au-devant d'une espérance malsaine masquée :
"Tu écris toujours ?"
comme s'ils disaient à un enfant :
"Tu es toujours un enfant ?"
Que faire de leur âme, de leur corps, de leur présence ici, en face ?
La putréfaction grimpe le long de vos membres
l'angoisse est votre éternelle étreinte
même si parfois vous partez en voyage
(METTEZ-VOUS CA DANS LE CRÂNE : JE N'Y SUIS POUR RIEN)
le bonheur des autres est insupportable ?
heureusement, il n'existe pas.
Hier, une guêpe zigzaguait,
imitait, à sa façon,
les circonvolutions blondes
aphrodisiaques
d'une jolie fille à mes côtés
non loin
une énorme folle en robe patchwork serviettes MacDo
plantée sur deux stalactites de chairs vomies
hurlait à deux vieux Arabes innocents
sa relation intime aux poubelles
et aux deux marches everest que l'adversité a déposées devant sa porte.
La blonde et moi mangions des gâteaux
des gâteaux magiques
c'est pour ça que nous sommes des Dieux
des Dieux enfants mortels absurdes impuissants
est-ce notre faute si la plupart des gens sont
des esclaves adultes immortels fonctionnels et influents ?