Ont fui les chiens
ont fui les marins
ont fui tous les rats
de mon corps un peu lâche
port sans plus d'attache
a fui la nuit
a fui
fuite
mer livide d'un matin
horizon pâle et cupide
à tout rompre
à tout bouffer
chiens, rats, marins
halo bleuté des nuits
transportés ailleurs
au-delà d'ici
a fui la terre et ses bouts solides
sur des radeaux de bitume
a fui le canal sous la roue figée
au caniveau les morceaux
dérivent
sous le vent en fuite
ma peau est pelée
égo desquamé au matin
petits bouts de rien
comme une coquille écalée
ont fui les restes
ont fui les fêtes
ont fui les fesses
ont fui, lente vitesse
ont fui les chiens
ont fui les marins
ont fui les rats
ont fui les espaces
a fui la musique laissant la glace
d'une éternité