Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 18:33



  Je traverse des mers joyeuses et horribles
dans les jaspes fondus des tourbillons de l'âme,
derrière mes sillons fuyant dans le possible
s'oublie parfois le rire en un affreux vacarme.

  J'étais trop jeune encor pour comprendre l'enfer
des roulis exaltants, flots de pleurs, de merveilles
qui fouettent les barques sous le linceul stellaire
mais je donnai mes yeux à ces vies sans pareil.

  Dans les trous d'océan où nagent des lamproies
qui grattent la coque de leurs dents de cisailles
on est souvent saisis des terribles effrois
de finir aux tréfonds en offrant ses entrailles

  Et puis des fois! putain! c'est la marée splendide
qui va et qui nous vient de ce tout, en-dessous
là où gronde l'horreur et fait surgir du vide
les mots des matelots morts, avant nous dissous

  Dressés, gorgés d'embruns des postillons superbes,
roulant à cent à l'heure au-dessus de l'écume
qui rougeoie comme un derme excité par le verbe
on sent du bout des chairs qu'enfin on devient brume

  Mais quoi, l'éternité exulte face aux hommes
elle pointe de son doigt veiné d'inconsistance
le petit bout de rien si fier face aux prodromes
et lui crache à la gueule son trop plein d'assurance

  Alors le sang interne absorbe le béton
de l'onde ainsi figée, les albatros s'ennuient
dans un mur de silence où même les pontons
deviennent des langues muettes dans la nuit

  La fin parait jouer sa mélopée languide
les voiles de nos peaux gonflent d'un ridicule
que l'horizon broyé atteste par son vide
et tout roule et tout roule, autour, les crépuscules

  Qu'il semble loin le port! à jamais repoussé
c'est la terre qui fuit, ou l'esprit qui déhale,
au coeur de ces remous l'envie est émoussée
hormis celle de finir dans un gouffre idéal.

  Mais j'étais un puceau lorsque le vent marin
a soufflé dans mon crâne tout conchié de folie!
j'ai signé ce voyage en me croyant malin;
dire que scintillent de longues embellies!

  Et voilà que j'y suis, effaré, balloté
grisé sous la ligne des alcools d'innocence
à m'enivrer de vous comme des cruautés
qui me lacéreront de fines élégances!

  C'est un cadavre heureux sifflant un petit chant
il apprend à aimer dans sa douce dérive
le final nocturne qui approche à pas lents,
ce silence infini bruissant près de la rive.

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

L
<br /> Si je puis me permettre : Bien dommage que le respect de l'alternance des rimes ne soit pas respecté ; féminines, masculines au sein d'une strophe ( si on veut rester dans la forme classique<br /> choisie : ici l'alexandrin---attention aux 13 pieds "...lourd comm-me-le bé ton).<br /> une strophe ne peut comporter que des féminines ou que des masculines ( votre cas !) de plus une rime en eR --"enfer" (masc) ne peut rimer avec rime en erE--stellairE(fem.),ni oie avec oi etc la<br /> sonorité de la rime ne suffit pas<br /> ex de strophes correctes : les 3 dernières<br /> Savoir endiguer le flot spontané jaillissant, le maitriser, ainsi la poésie coulera dans toute sa fluidité...<br /> ce n'est que suggestion de poète amoureux de la "chose classique" souvent malmenée...<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> Juste pour le béton, ça m'avait échappé. Pour l'alternance, il faut reconnaître que ça apporte peu, même d'un point de vue harmonique. Je n'ai pas la prétention de plagier les anciens, je leur<br /> laisse leur temps de gloire. Je préfère le fond à la forme, même si je joue avec les alexandrins, pour le fun, et depuis quelques mois seulement.<br /> <br /> <br /> Mais l'alexandrin moderne me semble très valable, voir Thiéfaine ou Houellebecq, je dirais même qu'il est plus compliqué à maîtriser, ici un e élidé pour la vocalité, là non. Dans tous les cas<br /> merci d'avoir relevé ce "comme le béton". Il y avait une coquille aussi à la fin, que j'ai corrigée à cause de votre commentaire qui m'a fait relire mon texte. Merci en tous cas d'avoir lu. Je<br /> suppose que l'hommage à Baudelaire que je publierai sans doute demain vous amusera (il respecte lui la forme que vous admirez tant -joie de la syntaxe: je parle du sonnet que je publie demain,<br /> évidemment; pour Charles, tout le monde sait qu'il est le maître de la forme classique.)<br /> <br /> <br /> Je passerai jeter un regard sur votre blog monsieur l'esthète. au plaisir,<br /> <br /> <br /> ignatius<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Ahaha punaise tu débites du poème à la chaîne c'est l'usine à vers... Je reviens vers toi sous peu mon grand !<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> heu là tu n'en as que 50%, j'en débite du 4 ou 5 par jour en ce moment, je suis obligé de restreindre les publications, sinon mes lecteurs ne peuvent pas suivre. J'en ai au moins 10 de côté qui<br /> attendent d'être expulsés ici (peut-être plus même). Dont quelques uns que j'aime vraiment... dur de sélectionner ce que je diffuse et ce que je dois passer plus tard... Ouais, va falloir qu'on<br /> cause de la mise en place du site quand même, que ça traîne pas trop...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> enivrant roulis... ton flow est très bon<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> laissons-nous bercer et horrifier avec complaisance... sourire<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Pourquoi ça me fait penser que je voudrais lire mercredi prochain, parmi quelques amis, "Bateau ivre", en entier. Et tient, aussi, "L'albatros" de Baudelaire que je trouve trop souvent mal dit, et<br /> tient pourquoi pas, un poème d'Ignatius...<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> Parfait! oui, évidemment, le bateau ivre, un hommage. et l'albatros y est aussi, bien entendu (en effet Ferré ne lui a pas rendu toute sa grâce, d'ailleurs tu as déjà entendu le bateau ivre dit<br /> par Léotard? un chef d'oeuvre....!). Wahou... déclamé au milieu de ces monstres!!! je serais curieux de savoir lequel tu voudrais choisir si cela se faisait!<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Digitus-Impudicus / le blog d'Ignatius
  • : Chroniques acides et amours incontrôlables. Nouvelles, poésies, roman
  • Contact

AU MENU

- Roman :    A la Connaissance de tous, Mordred le Mort-Né

 

- Nouvelles :    Table des matières

 

- Sélection de poésies :   Faites-en ce que vous pouvez

 

- Poésie (Toutes) :    Ce qu'il ne faut pas dire

 

-  Articles humoristiques : A voir en Archives, ou en liste complète d'articles

 

- Cohues : Webzine gratuit de nouvelles et poésies

Recherche

Ce qu'il ne faut pas dire

 

Taisons-le.

 

D'émaux d'où

 

Pot pourrissant et Belles Choses

 

A crever la Fortune

 

Cinq doigts itinérants

 

Sous la pluie, les mauvais sentiments

 

Image sourde

 

Des versets, des averses

 

Pizzicato sur les ligaments

 

Poèmes éhontés

 

Le mal ceint

 

Malheurs Classiques et bonheurs renouvelables

 

Motus et doigts décousus

 

Les raisons de ma colère

 

A garder pour soi

 

Regardons-la tomber en silence

 

Reflux de silence

 

A voix basse

 

Aveux impossibles et deux sonnets

 

Organes à étaler

 

Gardons-le pour nous

 

Poisson moisi

 

Cause organique du Mystère

 

Cinq points de suture

 

Mots qui ne trouvent pas l'oreille

 

Face à l'abreuvoir de lumière fade

 

Chemin de l'Affreux Paradis

 

Devant l'ombre de la Perfection

 

Sous peine d'en avoir

 

Joie sans cause

 

Montagne et décadence

 

Six pièces en forme d'échecs

 

Trois fois rien

 

Un sonnet, un hommage et une merde

 

Crépuscule et feedback

 

Deux raisons de vivre

 

Tous comptes rendus

 

Papa et maman ont baisé (sans raison apparente)

 

Manifeste foutatif suivi de trois documentaires

 

Triple effort de guerre

 

A penser à part soi

 

Coming out

 

Apocalypse

 

Hécatombe de regards sous la lune invisible

 

Humains, trop humains

 

Paroles dominicales

 

Renaissance quotidienne

 

Une vie de merde

 

Interrogatoire des âmes

 

Trinité d'une finalité

 

Luttes intestines

 

Effroi lancinant du bien-être

 

Elégance

 

Aller-retour

 

Aveux spontanés

 

Balade immobile dans Babylone

 

Epure

 

Des vies seconde

 

Bluette cuisante

 

CyberLove

 

Réponse à Houellebecq, et à d'autres

 

Les phrases

 

Eau de vie

 

Rupture

 

Ex perfecto nihil fit

 

De petites histoires

 

Eternité

 

Mais la lune...

 

Dépouille

 

Sonnets fantaisistes

 

Deux poèmes métaphysiques

 

Souvenir du présent

 

Grave Bêtise

 

Scénettes ferrovières

 

Oreille cherche musique

 

Simple comme une rivière (triplement sonné)

 

Miroir maritime

 

Concert sans fin

 

Je suis Madame Bovary

 

Buvez-moi (6 intros et 7 sonnets)

 

Vous

 

L'étoile des toilettes

 

Retour de boîte

 

Hommages

 

Le diable, le ciel et les hommes

 

Beauté des échecs

 

La nuit n'en a jamais fini

 

Un matin, une journée, une nuit, une vie, enveloppés d'une malédiction

 

Chansonnette, plus un machin

 

Des minutes, des myriades

 

Voyez ce violon

 

Après

 

1

 

Découverte des astres

 

Cent matins

 

Dissertation

 

L'émoi c'est toi

 

Demi-poème

 

Supplique

 

Tarentelle d'Avignon

 

La belle hécatombe (miroir maritime II)

 

La bande du Big Bang

 

Duende

 

Strange fruit

 

Soumission

 

Nos agapes

 

Tentative de cosmogonie

 

Lourd et léger

 

Hija de punta

 

Ca va, ça va, ça va aller

 

Love letter

 

Looking fort he next rain

 

Partition poétique pour Gnossienne n°1

 

Home sweet home

 

Sonnet sépulture (mignonne)

 

El murmullo silencioso

 

Tentative de Tristesse

 

Las huellas sutiles

 

Partition poétique pour Gnossienne n°4

 

365 jours à regarder des photos

 

Toujours les mêmes...

 

Hommage à I.D

 

Etude n° 827

 

Inquitétude contemporaine sans Dieu

 

L'éphémère

 

Ainsi soit-il

 

Quelques minutes de bonheur

 

Hyperalgie de l'âme

 

window on your world

 

Je suis un constructeur de voitures

 

La marche pathétique

 

Derniers vers

 

Post-apocalypse

 

Saints-Sacrements

 

Particules

 

Combat perpétuel...

 

Une belle journée

 

Goutte dans l'océan

 

Passé, présent, futur...

 

Nous

 

Scène de 18h00

 

Long temps

 

PIOU PIOU

 

Dans la poussière

 

Aucun

 

La victoire ou la mort!

 

En un combat douteux

 

Vagabondage mélancolique

 

Hygiène de la solitude

 

Méthode pour un optimisme réaliste

 

Pile et face

 

Roulez, jeunesses

 

Bilan

 

La belle au béton dormant

 

Vision

 

Tout est parfait...

 

Comme toujours, comme souvent

 

Les amants de Maldoror

 

Zeus révélé

 

Face aux abysses

 

Dilution nocturne

 

...

 

Jadis, j'ai essayé

 

Douleur du retour

 

Echec

 

Prose du mécréant

 

Eros et thanatos?

 

Au-dedans

 

Rencontre solitaire

 

Ad libitum

 

en tous cas

 

Un soir entre potes

 

Romance

 

A hurler dans la foule

 

Je crains de tout détruire dans un accès de lucidité

 

Il le fallait

 

De l'inconvénient de se réveiller

 

Le jour est monté

 

Décalage vers le froid

 

Quarantaine

 

Au-dehors, en-dedans

 

Le mal des aurores

 

Western

 

Ici et là-bas

 

Considérations peu utiles

 

Papillote amère

 

Tragédie avec fin heureuse envisageable

 

Les consolantes

 

Nocturne Eden

 

Parenthèse

 

Iles

 

Je ne sais plus rien

 

Bêtise

 

Arrose l'orage

 

Idéal

 

Eternel retour

 

Circuit fermé

 

Nuit de bitume

 

Et tu l'as injuriée?

 


Jeuxplus

jeux