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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 13:29



  La roue du destin est bien imprédictible, qui sait quand elle décide d'imprimer un tour funeste aux évènements? Un beau jour la femme qui vous aimait pour votre argent s'aperçoit que vous n'en avez plus, à cause de toutes vos maitresses qu'il faut bien entretenir depuis que ce cancer qui vous ronge les entrailles vous enjoint de vous reproduire au plus vite dans le plus grand nombre de matrices possibles. Un jour Félix ronronne comme le plus amorphe des chats et le lendemain, alors que le soleil parade dans le ciel, Félix n'est plus qu'un amas viscéral déformé par le pare-choc avant droit d'une Dacia, qui a réussi à prendre la fuite malgré l'indigence de son moteur. Enfin, les exemples se multiplient à l'envi, sans e je vous prie, et d'ailleurs, je n'ai même pas envie, avec un e cette fois-ci.

  Oui, alors que les plus grandes idées se culbutaient dans mon extraordinaire cortex préfrontal, nec plus ultra d'une évolution de plusieurs millions d'années passées sans regarder tf1 (je précise), alors que je rassemblais tout ce qu'il faut pour donner un peu de lustre à ce pauvre lycaon -je comptais par exemple vous emmener d'Arcadie à la corne de l'Afrique, étudier un peu son pelage aux motifs asymétriques et finir probablement par cette terrible question, faut-il prononcer Lycon, Lycan ou Lycaon? C'est comme pour le paon, on sait jamais- je m'appretais à tresser tout ceci donc, lorsque...

  Lorsqu'une toute petite action, bien involontaire, me priva de tout élan. Commes les héros malheureux de cartoon, j'eus la sensation que la montagne se dérobait sous mes pas, et que je ne tenais plus en l'air que par ma seule conviction. Qui disparut bien vite elle aussi. Je m'explique.

  J'avais écrit il y a un mois à un monsieur que je respecte beaucoup, un mail tout à fait charmant où je lui faisais part de mon admirative bienveillance et de mon souhait sincère de le voir continuer son oeuvre encore longtemps. Dans ce style précieux mais non dénué d'humour qui me caractérise, j'évoquais le souvenir preignant de Desproges dont il fut l'ami très proche. Sur les vidéos du Théatre Grévin et Fontaine, les soubresauts de la caméra, les rires qui devancent ceux du public, sont les siens. Il s'agit de Mr Fournier, écrivain, et drôle lui aussi. Touchant également, dans ses livres sur ses enfants "ratés", morts aujourd'hui, comme l'autre. Bien que son son nom soit peu médiatique, Jean Louis Fournier est un écrivain reconnu, et primé, par le jury Fémina. Bref, c'est pas n'importe quel con. Et je le pensais homme à principes.

  C'est donc avec le petit coeur serré d'une gamine de treize ans, trépignant à l'idée de se rendre à son premier concert de Tokyo Hotel, que j'attendais sa réponse. Je laisse un mois pour cela. J'avais rédigé le mail le 4 février, un petit post-it collé à côté de mon écran me rappela ce matin d'aller voir dans une messagerie prévue uniquement à cet effet.

  Rien. Mr Fournier au coeur si grand n'avait daigné donner aucune réponse à mon courrier, et encore moins à visiter ce blog comme je l'aurais souhaité. Alors bien sûr, sur le coup, je me suis dit "quel enfoiré tout de même, je vais aller plastiquer sa boîte aux lettres, puisque j'ai l'adresse". J'imaginais à ce moment-là, l'article assassin, pétri d'amours déçues et motivé par la véxation que j'allais pondre sur cet individu que j'avais auparavant placé si haut.

  Et puis je dus me rendre à l'évidence, Mr Fournier n'est pas un goujât, ce n'est même pas un type trop pressé qui aurait mis longtemps à répondre, c'est moi qui suis un incorrigible crétin infoutu de vérifier une adresse mail. S'il existe un Mr FRounier sur terre, je lui signale que c'est quand même pas bien sympa de ne pas m'avoir remercié de tous ces compliments indus. En tous cas, voilà une humiliation du sardonique destin dont je me serais bien passé. Dire que le dernier des facteurs, le plus analphabête et myope, aurait, lui, fait la correction et laissé la lettre dans la bonne boîte. On vit de ces régressions, je vous jure.

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commentaires

M
<br /> j'ai un voisin, un lycaon, qui se coiffe les rayures autrement, depuis un mois. Et puis il se parfume. je me suis dit, tiens, voilà que ce brave Monsieur FRounier est amoureux...<br /> (mais il à l'air quelque peu dépité, ces derniers jours...)<br /> <br /> <br />
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I
<br /> ma pauvre amie, vous semblez avoir de douteuses fréquentations...<br /> <br /> <br />

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