Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 12:41

 

 

   Trois semaines qu'il n'avait plus écrit une ligne. Pourtant il continuait de s'asseoir à son bureau, tous les matins, pour faire ''comme si'', mais nom d'une chimère danseuse étoile, ça ne venait pas, ça ne venait pas du tout. Chaque jour, dès neuf heures, il voyait le soleil fendre le ciel, il entendait les monstres de la rue souffler, cracher, claudiquer ou fuser sur le bitume, il s'enfilait café sur café, clope sur clope, et tous les textes commencés, du moins ambitieux au plus délirant, le moindre petit poème, s'arrêtaient net au bout de quelques mots, comme un pont bombardé pendouille dans le vide. Après l'abandon, il tournait invariablement la tête vers sa fenêtre, hébété, regard voguant sur les toits, parmi les petits moineaux, les tuiles glabres, les antennes comme des totems abstraits, et sa vue, ses pensées se dissolvaient dans les briques bleues et spongieuses du ciel. Au début du phénomène, il compensait la frustration par des branlettes répétées, suivies d'autres cafés, mais très vite, l'effet libérateur de la masturbation disparut derrière l'angoissante sensation de vide. Il n'avait même pas vraiment envie de baiser, et ne buvait presque plus d'alcool. Le jogging, le sport, étaient des palliatifs dont l'efficacité dépassaient de peu celle de la branlette.

 

   D'ailleurs, je sais pas pourquoi j'essaie de faire de la littérature, pourquoi je dis ''il'', tant il est évident qu'il s'agit de moi. Un peu d'honnêteté, que diable ! C'est très bizarre de ne pas vivre tout en respirant, cette sensation de voir défiler les jours les uns après les autres comme une vache regarde passer les trains. La nuit dégouline sur la ville, sur le néant, sur des efforts risibles, elle enveloppe le presque rien, en fait une boule qui va rouler sans bruit vers le passé, puis, au bout de la pente, un jour qui n'a rien de nouveau attend, là, ses yeux pleins de défiance rivés sur vous, la vache qui respire encore. Aucun désir. Très étrange.

 

   Il y a une semaine, j'ai reçu mon premier refus d'éditeur. Une consécration, le début de quelque chose. Pas n'importe lequel des éditeurs en plus ! Flammarion, s'il vous plaît. Mr. Di Manno m'a renvoyé mon recueil de poèmes à peine un mois après que je m'eusse enfin décidé à soumettre mes écrits. Et il me l'a renvoyé ! je veux dire, il ne l'a pas jeté, il a pris une enveloppe, collé un timbre, foutu mon ramassis dedans, vissé une lettre type au bazar, et m'a renvoyé tout ça, bien gentiment. La pratique est, paraît-il, assez rare pour être soulignée. Merci Mr. Di Manno. Mr. Di Manno qui n'a lu que quatre des quarante-cinq poèmes qui composent mon premier chef-d'œuvre que le futur ne manquera pas de reconnaître comme une honorable tentative pour faire quelque chose d'une existence des plus communes. Ça se voit qu'il n'est pas allé au-delà du quatrième : les pliures consécutives à la lecture s'interrompent en page sept. Les derniers mots qu'il a lus de moi sont ''pains au chocolat''. Mr. Di Manno a dû juger que c'était là une faute de goût inqualifiable. J'avoue préférer moi aussi les croissants ! mais, est-ce de ma faute si le boulanger en bas de chez moi fabrique des croissants tout à fait ''bof bof'', alors que ses pains au chocolat sont délicieux ? Nous voyons bien que la vie d'un poète, sa réussite potentielle, son moral, son courage et son acharnement peuvent être réduits à l'état de que dalle à cause d'un simple boulanger. Toujours est-il que je suis très fier de cette lettre de refus : je la montre au tout venant, je l'exhibe au moindre de mes visiteurs comme une glorieuse cicatrice de guerre. Ne vous imaginez pas plus de pouvoir que vous en avez Mr. Di Manno, cette furieuse inanité m'a pris bien avant votre tout petit mépris. Plus d'élan irrépressible vers l'écriture ? Pas si inquiétant. Par contre, ne plus avoir envie de baiser, ça, ça me semble grave.

 

   Pourtant la vie est gentille avec moi, elle me stimule, elle me met en situation. Samedi dernier je passe la soirée avec une jeune fille très intéressante, très cultivée, capable de parler de Rilke, Dostoïevski, Wenders, Deleuze ! Mais encore choquée par la première fois où on avait couché ensemble, par ma bestialité qui lui avait tant plu, qui l'avait tant fait mouiller -et paraît-il que c'est dérangeant, la petite avait voulu plus de tendresse, ''faire l'amour''. Quelle horreur, voilà qu'à mon âge je me fais encore avoir. En plus elle portait des collants. Des collants ! je vous jure... Autant dire que c'était minable, vraiment pas de quoi me redonner goût à la bagatelle. Mais j'avais essayé ! alors, la vie, toujours aussi sympa, m'en a renvoyé une autre dans les pattes, dès le lendemain, comme pour m'encourager.

 

   Appelons-la... appelez-la Comme vous voulez, il y a peu de chance qu'elle ait un rôle de plus de quelques lignes dans cette histoire. Comme vous voulez et moi ça durait depuis quelques temps sans qu'il se soit jamais passé quelque chose d'invasif entre nous, des petits bécots par-ci par-là, quelques papouilles qui ne portent pas à conséquence, des mains baladeuses entre les cuisses, mais toujours par-dessus les vêtements, voyez-vous, Comme vous voulez n'est pas une fille comme ça, pas du genre à coucher sous le coup de l'impulsion. Non non. Sauf la fois où j'étais passé chez elle lui coller ma queue sur la culotte, jusqu'à la rendre toute humide, mais là c'est moi qui l'avais laissée en plan, sans aller plus loin. Forcément, elle m'en avait voulu. Des mois que j'avais plus aucune nouvelle, et puis là, ce dimanche matin, paf, un texto du genre faussement anodin entre les lignes duquel il fallait lire : « bon, j'ai envie de me faire sauter, donc c'est maintenant ou jamais ». Comme la foudre tombe rarement trois fois au même endroit, j'ai pas laissé filer l'occase. La voilà donc qui se pointe. Mignonne. Brune. En jupe. Sans la croûte à la bouche que je lui avais connue la première fois, quand je lui avais fait : « je crois que vais goûter à ce bel herpès » avant d'enfourner ma langue entre ses lèvres. La voilà donc, assise sous mes yeux, chez moi. Ouvre-bouteille. Discussion préliminaire (n'oubliez pas que ce n'est pas une fille comme ça). Elle vend du vin, je lui fais boire du vin, on reste dans son élément. Discussion préliminaire tout à fait inintéressante, banale à en crever d'ennui. Je lui sors ma cicatrice littéraire. Habile. Je parais fragile. En réalité je la fais dévier sur un terrain qu'elle maîtrise bien moins que les prolégomènes insipides ou le vin rouge. Mais c'est qu'un jeu, un passage obligé, j'aurais très bien pu la prendre directement, neuf chances sur dix que ça aurait marché ; enfin bref, autant faire les choses bien, ne pas laisser la seule chance sur dix venir tout gâcher. Donc la voici en train de parler littérature. Elle y connaît rien. Forcée de me laisser diriger le débat. Ma main sur sa cuisse, parfois, pour lui rappeler ce contact qui ne lui avait pas déplu quelques moins plus tôt. Pour flatter son ego, je lui lis une nouvelle à moi, hyper courte et que tout le monde aime bien. Pour flatter son ego à elle, parce que le but de la manœuvre était qu'elle sache si elle allait se faire baiser par un écrivaillon nullissime ou juste un mec en train de se rater, mais au fond, avec un peu de talent. Donc, elle aussi, elle aime bien. Ses cuisses s'entrouvrent. Pour le final, je me sers une fois encore de cette nouvelle magique de Bukowski : ''Dix branlettes''. Amusant qu'avec un titre pareil, cette histoire m'ait permis de coucher avec tant de nanas. Merci, Buk, mon pote. On peut compter sur toi dans ces moments-là. ''Dix branlettes'' est une histoire magnifique, une histoire d'amour. Il n'y a pas une scène de baise, mais c'est une vraie histoire d'amour, qui se termine par un superbe poème. La voilà donc émue et rassurée, me voilà donc assis juste en face d'elle, ma main sur sa cuisse, puis sa main dans ma main. Puis nous voilà debout, bouche à bouche, puis mes lèvres plantées dans sa nuque. Voilà ma main qui empoigne son entrejambes. Elle aussi porte des collants ! Qu'ai-je fait au bon Dieu ?

 

   Un type, une ordure, un frustré, un gars qui a jamais géré son Œdipe, un jour, a décidé de pourrir la vie sexuelle de ses frères humains, il a tué la sensualité, l'érotisme. Ce gars s'appelle Allan Gant (d'après Wikipédia, ça vaut ce que ça vaut), coupable d'avoir enfermé les jambes et les fesses de nos femmes dans cette prison appelée ''collants''. Je prie tous les soirs pour que sa famille entière périsse brûlée, immolée dans une piscine de nylon en flammes.

 

   Copulation.

 

   Finalement, pour une fille pas comme ça, elle a moins froid aux yeux que l'autre intello. C'est pas mal. Je peux la prendre par les cheveux, faire claquer mes mains sur ses fesses. C'est plutôt un bon coup. Soyons francs : on s'amuse bien.

 

   Bon.


 

   Comme j'aime pas jouir la première fois (ça fait revenir la fille, par curiosité), faut bien qu'on arrête un jour.

 

   Elle regarde l'heure, elle bosse demain. Rassemble ses affaires dispersées sur et autour du lit. Et donc, nous voilà sur le rebord du pieu, à passer chaussettes, collants, pantalon, jupe, tee-shirt... Un peu gênée, mais non sans humour, elle me fait :

 

   « On a l'air con comme ça, hein ? »

 

   C'est vrai. Scène commune et un peu ridicule. Peut-être que le cerveau de l'Homme accepte mal l'idée de coucher pour coucher, ou bien que la libération d'hormones retombant brusquement après l'acte, tout paraît ensuite plus terne, plus sale, plus malsain... C'est un moment où le malaise s'installe facilement. Pour éviter ça, il faudrait ne jamais baiser nus. Je la raccompagne jusqu'à la porte.

 

   J'ai faim. Je bouffe. Je n'écris rien. Le rideau noir est tombé. La magie semble loin. Une boite de conserve, une canette, fait des allers-retours dans la rue, trimbalée par un vent indécis. Elle va et vient. Allongé sur mon lit, je l'écoute attentivement. Peut-être, quelqu'un, un autre, dans la même rue, seul, écoute aussi ce chant lancinant.

 

   Je caresse un souvenir émouvant. L'idée de la poésie. Elle fut mon pays. Ma contrée. J'étais son voyageur, son pèlerin, extasié comme devant un miracle perpétuel :

 

   ''Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre...''

 

   La conserve, ballottée, racle, tinte, va et vient... je pense à la dépouille d'Hector traînée par le char d'Achille devant Troie...

 

 


Partager cet article
Repost0

commentaires

L
Pas d'histoire, pas de cohérence, pas de personnage, de la branlette intellectuelle et du cul : moi je dis que c'est du foutage de gueule du lecteur ! On va pas se laisser faire comme ça nous,<br /> attention ! ;-) Nan c'est du lourd je vote pour...
Répondre
I
<br /> <br /> Je suis bien d'accord avec la première partie de ton commentaire ! ah ah. C'est dingue de se croire tout permis quand on écrit, ça fait pas toujours des choses excellentes, mais putain, que c'est<br /> bon !<br /> <br /> <br /> <br />
R
Sérieusement, j'ai bu ça comme du petit lait,<br /> merci à toi !! Lu et approuvé.<br /> <br /> Je te renvoie ton manuscrit quand tu veux, avec un petit timbre bien mesquin (le moins cher).
Répondre
I
<br /> <br /> Ah, c'est toi qui as bu cette satanée canette !<br /> <br /> <br /> Me renvoyer mon manuscrit ? toi tu veux te retrouver dans une nouvelle je sens ! ah ah<br /> <br /> <br /> <br />
M
et dix branlettes pour la canette !
Répondre
I
<br /> <br /> Je suis une canette. Sourire<br /> <br /> <br /> <br />
L
Ah! le poète en chaussettes ... c'est sûr qu'il a l'air con ..
Répondre
I
<br /> <br /> Mdrrrrrrrrrr. flingué là.<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Digitus-Impudicus / le blog d'Ignatius
  • : Chroniques acides et amours incontrôlables. Nouvelles, poésies, roman
  • Contact

AU MENU

- Roman :    A la Connaissance de tous, Mordred le Mort-Né

 

- Nouvelles :    Table des matières

 

- Sélection de poésies :   Faites-en ce que vous pouvez

 

- Poésie (Toutes) :    Ce qu'il ne faut pas dire

 

-  Articles humoristiques : A voir en Archives, ou en liste complète d'articles

 

- Cohues : Webzine gratuit de nouvelles et poésies

Recherche

Ce qu'il ne faut pas dire

 

Taisons-le.

 

D'émaux d'où

 

Pot pourrissant et Belles Choses

 

A crever la Fortune

 

Cinq doigts itinérants

 

Sous la pluie, les mauvais sentiments

 

Image sourde

 

Des versets, des averses

 

Pizzicato sur les ligaments

 

Poèmes éhontés

 

Le mal ceint

 

Malheurs Classiques et bonheurs renouvelables

 

Motus et doigts décousus

 

Les raisons de ma colère

 

A garder pour soi

 

Regardons-la tomber en silence

 

Reflux de silence

 

A voix basse

 

Aveux impossibles et deux sonnets

 

Organes à étaler

 

Gardons-le pour nous

 

Poisson moisi

 

Cause organique du Mystère

 

Cinq points de suture

 

Mots qui ne trouvent pas l'oreille

 

Face à l'abreuvoir de lumière fade

 

Chemin de l'Affreux Paradis

 

Devant l'ombre de la Perfection

 

Sous peine d'en avoir

 

Joie sans cause

 

Montagne et décadence

 

Six pièces en forme d'échecs

 

Trois fois rien

 

Un sonnet, un hommage et une merde

 

Crépuscule et feedback

 

Deux raisons de vivre

 

Tous comptes rendus

 

Papa et maman ont baisé (sans raison apparente)

 

Manifeste foutatif suivi de trois documentaires

 

Triple effort de guerre

 

A penser à part soi

 

Coming out

 

Apocalypse

 

Hécatombe de regards sous la lune invisible

 

Humains, trop humains

 

Paroles dominicales

 

Renaissance quotidienne

 

Une vie de merde

 

Interrogatoire des âmes

 

Trinité d'une finalité

 

Luttes intestines

 

Effroi lancinant du bien-être

 

Elégance

 

Aller-retour

 

Aveux spontanés

 

Balade immobile dans Babylone

 

Epure

 

Des vies seconde

 

Bluette cuisante

 

CyberLove

 

Réponse à Houellebecq, et à d'autres

 

Les phrases

 

Eau de vie

 

Rupture

 

Ex perfecto nihil fit

 

De petites histoires

 

Eternité

 

Mais la lune...

 

Dépouille

 

Sonnets fantaisistes

 

Deux poèmes métaphysiques

 

Souvenir du présent

 

Grave Bêtise

 

Scénettes ferrovières

 

Oreille cherche musique

 

Simple comme une rivière (triplement sonné)

 

Miroir maritime

 

Concert sans fin

 

Je suis Madame Bovary

 

Buvez-moi (6 intros et 7 sonnets)

 

Vous

 

L'étoile des toilettes

 

Retour de boîte

 

Hommages

 

Le diable, le ciel et les hommes

 

Beauté des échecs

 

La nuit n'en a jamais fini

 

Un matin, une journée, une nuit, une vie, enveloppés d'une malédiction

 

Chansonnette, plus un machin

 

Des minutes, des myriades

 

Voyez ce violon

 

Après

 

1

 

Découverte des astres

 

Cent matins

 

Dissertation

 

L'émoi c'est toi

 

Demi-poème

 

Supplique

 

Tarentelle d'Avignon

 

La belle hécatombe (miroir maritime II)

 

La bande du Big Bang

 

Duende

 

Strange fruit

 

Soumission

 

Nos agapes

 

Tentative de cosmogonie

 

Lourd et léger

 

Hija de punta

 

Ca va, ça va, ça va aller

 

Love letter

 

Looking fort he next rain

 

Partition poétique pour Gnossienne n°1

 

Home sweet home

 

Sonnet sépulture (mignonne)

 

El murmullo silencioso

 

Tentative de Tristesse

 

Las huellas sutiles

 

Partition poétique pour Gnossienne n°4

 

365 jours à regarder des photos

 

Toujours les mêmes...

 

Hommage à I.D

 

Etude n° 827

 

Inquitétude contemporaine sans Dieu

 

L'éphémère

 

Ainsi soit-il

 

Quelques minutes de bonheur

 

Hyperalgie de l'âme

 

window on your world

 

Je suis un constructeur de voitures

 

La marche pathétique

 

Derniers vers

 

Post-apocalypse

 

Saints-Sacrements

 

Particules

 

Combat perpétuel...

 

Une belle journée

 

Goutte dans l'océan

 

Passé, présent, futur...

 

Nous

 

Scène de 18h00

 

Long temps

 

PIOU PIOU

 

Dans la poussière

 

Aucun

 

La victoire ou la mort!

 

En un combat douteux

 

Vagabondage mélancolique

 

Hygiène de la solitude

 

Méthode pour un optimisme réaliste

 

Pile et face

 

Roulez, jeunesses

 

Bilan

 

La belle au béton dormant

 

Vision

 

Tout est parfait...

 

Comme toujours, comme souvent

 

Les amants de Maldoror

 

Zeus révélé

 

Face aux abysses

 

Dilution nocturne

 

...

 

Jadis, j'ai essayé

 

Douleur du retour

 

Echec

 

Prose du mécréant

 

Eros et thanatos?

 

Au-dedans

 

Rencontre solitaire

 

Ad libitum

 

en tous cas

 

Un soir entre potes

 

Romance

 

A hurler dans la foule

 

Je crains de tout détruire dans un accès de lucidité

 

Il le fallait

 

De l'inconvénient de se réveiller

 

Le jour est monté

 

Décalage vers le froid

 

Quarantaine

 

Au-dehors, en-dedans

 

Le mal des aurores

 

Western

 

Ici et là-bas

 

Considérations peu utiles

 

Papillote amère

 

Tragédie avec fin heureuse envisageable

 

Les consolantes

 

Nocturne Eden

 

Parenthèse

 

Iles

 

Je ne sais plus rien

 

Bêtise

 

Arrose l'orage

 

Idéal

 

Eternel retour

 

Circuit fermé

 

Nuit de bitume

 

Et tu l'as injuriée?

 


Jeuxplus

jeux