ce fantasme sordide
d'ombres et de décombres
d'être parmi les vers
grouillant d'autosatisfaction
les yeux tournés vers l'espace
intérieur, tentaculaire et bouffi
à la frontière de la mort et du déni
riant avec les singes
pourriture zombi autophage
ce fantasme sordide
comme bander pour l'éternité
à un centimètre de l'orgasme
de l'expulsion
après avoir tout abandonné
ce fantasme sordide
humain mutant, trop humain, trop mutant
tout ça parce que
le soleil
est net comme un coup de rasoir
nos jointures douloureuses
nos pensées ne nous appartiennent jamais
quand on croit ne plus rien posséder
vient
vient
comme une nausée d'essence
par toutes les fibres
tous les conduits
jusqu'à enduire le monde autour
vient
ce fantasme sordide
de plonger, rouler
parmi les ombres et les décombres.