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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 09:02



  Il arriva un jour où, après que son père, ex-star de foot américain devenu journaliste d'extrème droite se fut suicidé, après avoir conditionné des couches en usine et promené dans des rues rectilignes les plus antipathiques clebs des plus grosses mémères de Washington, joué de petits rôles au théâtre afin de se payer sa bière alors qu'il rédigeait l'un des romans américains les plus puissants, blasphémateurs, anarchisants, séditieux et drôles que la fin du vingtième siècle avait encore à offrir au monde, et que les dizaines d'éditeurs contactés en eurent rejeté le mansucrit par la magie de leur dramatique inaptitude à reconnaitre un réél talent, bien que sauvé temporairement par une muse providentielle alertée par son mélodieux désespoir gratté sur le Pont des Arts à Paris, enfin révélé comme auteur et publié, puis retourné dans ses Etats-Unis nataux pour y combattre et dénoncer l'homophobie, l'obscurantisme, l'inculture criminelle et Georges Walker Bush junior -dont la politique inhumaine et belliqueuse, magnifiée dans la prison d'Abou Ghraib, en fut une incarnation dantesque- il arriva ce jour où, une cartouche de fusil qu'il avait lui-même tirée vint d'un trait définitif interrompre la luxuriante violence qui s'exprimait dans le crâne de Tristan Egolf.
 
  Ceux qui ont lu "le seigneur des porcheries" verront qu'il s'agit là d'un odieux plagiat de sa première phrase, dont je rends à peine le dixième du souffle foisonnant et pénétrant qui nous saisit à sa lecture. J'eusse aimé que ce bon Vialatte en fît la chronique. Hélas. Les morts ne dressent pas l'éloge de leurs suicidés posthumes. On sait cela.

  John, le personnage du "seigneur des porcheries" vit au milieu des monstres de la profonde Amérique. Il est un monstre lui-même, mais à part des autres: monstre de misanthropie, d'intolérance, d'intransigeance, légèrement paranoïaque et de tempérament fanatique qu'Egolf oppose avec une triste jubilation à la méchanceté veule, gratuite et criminelle de ses contemporains. Cette histoire est celle d'une tempête organisée, d'un chaos méticuleux, de l'effondrement cataclysmique d'une petite ville de péquenauds post Allemands, bigots et arriérés, suite à la vengeance de son plus infortuné et persécuté autochtone.

  Le roman porte ce sous-titre: " Le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes", et je préfère me taire après cela, car tout est suggéré dans la flagrance d'une orchestration prodigieuse.

  Mais pourquoi ce con s'est-il suicidé en mai 2005, alors auréolé de succés? Quelle question idiote, je ne vous remercie pas de l'avoir posée. Surement que Mr Egolf avait quelque chose d'urgent à faire dans l'autre monde, ou que la somme des atrocités perceptibles à ses yeux et à sa chair s'agglutina en un tel amalgame de souffrance proteiforme et obsédant que la perspective d'une éternité plate et homéostatique dans le néant lui parut plus raisonnable. Il ne faut pas oublier que Georges Walker Bush venait d'être réélu.

  L'avènement d'Obama ne semblant aujourd'hui plus guère une consolation, on la trouvera dans la parution chez Gallimard du troisième roman, posthume donc, de Tristan Egolf, à savoir "Kornwolf". Que les vivants entendent.

 

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commentaires

D
<br /> Vous n'êtes même pas drôle....pffffffffff<br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> c'est que je suis sérieux, l'argumentaire est imposant, nourri et détaillé. Attention, j'ai failli l'éditer et le commenter!<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> ahahaha ..mais doux seigneur j'ai forcément tort, puisque je n'ai pas réfléchi...pour cela il aurait fallu que je prenne la peine de lire l'article...mais comme j'ai beaucoup moins de souffle<br /> que<br /> vous....malgré votre talent exceptionnel de ponctuation....je n 'ai même pas fait l'effort!<br /> En fait, j'aurais du préciser que ma critique n'était pas dirigée uniquement vers cet article mais sur le blog dans sa globalité....sauf que là...je n'ai pas choisi le bon sujet (pardonnez-moi<br /> suis<br /> enrhumée, donc très fainéante et je n'ai jamais imaginé que vous puissiez par manque de temps plagier un autre).<br /> Cela dit, inconsciemment j'ai peut être eu l'envie de vérifier de visu votre endurance et votre ponctuation...là vous ne pourrez pas dire que quand il est question de porc.....ça ne m'intéresse<br /> pas!!!! Je vous trouve donc double intérêt^^<br /> Comme je n'aime pas dire les choses pour rien...et bien je reste déçue...vous avez pas été foutu d'écrire la moitié de l'article!!!<br /> D'ailleurs pour preuve ...je ne l'ai toujours pas lu cet article et je n'ai pas plus l'intention de lire le seigneur des porcheries.<br /> Même si je sais que votre côté sadique vous inciterait à décrocher votre téléphone pour faire grincer mes oreilles en me lisant cette phrase indigeste.<br /> Sachez messieurs dames que cet homme n'aura aucune pitié pour moi, même malade, bien au contraire....Je vais d'ailleurs prendre mes précautions : boules quiès, scèance de relaxation et<br /> "chandelle"<br /> pour les articulations...<br /> <br /> P.S : va falloir revoir la déco aussi, terrible démon, vous savez que j'aime le rouge!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> devant un tel morceau de littérature, l'artiste s'efface humblement.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Sombre et énigmatique seigneur..vous vous êtes surpassé...une phrase de 17 lignes!!!! Je sais je sais j'ai toujours la critique facile mais...constructive....rire....donc....a mon humble mais<br /> confiant avis...il va falloir le réécrire cet article. J'ai l intuition que pris d'une pulsion créatrice vous l'avez écrit d'une traite..très fier de vous qui plus est....mais vraiment là je suis<br /> déçue :d<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> ha ha ha, 18 mon amie, 18, pas 17. La déception est un sentiment dont on ne saurait se priver en ce bas monde.  Je ne te ferai pas l'offense de t'expliquer pourquoi et comment tu as tort.<br /> merci de ton commentaire. à bientot<br /> <br /> <br /> <br />

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