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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 14:18

 

 

  je vois une immonde clarté
s'élever dans le ciel bestial
les fumerolles voluptueuses du sexe
éjaculées depuis l'orifice des toits
se mêlent aux séraphiques nébulosités
des continents mous qui s'entrechoquent
et se pénètrent en silence
sous la voûte en faïence
 
  amour, je te laisse dormir
et bientôt partir

  je sais des herses rouillées
par l'onctueuse rosée matinale
et des chemins crevasses
tout au fond, nos héros y pourrissent
amour, je suis moche par manque de force
et tu es blanche, blonde et vivante
endormie dans mon lit de psychanalyse
je baise ton image et ta conscience

  amour je te laisse dormir
et bientôt partir

  je pense aux draps de terre
à ta chair douce comme le vent
à l'éternité qui se répand
à l'éternité qui se répand.

 

 

 

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 14:16

 

 

  Dehors, dehors
là où la Vérité s'impose en panneaux publicitaires
des poètes pervers au crâne obusier
entraîne l'idiote innocence
pour se décharger
de leurs bons sentiments
ils font quelques pas dans le bleu impalpable
sur les pavés minables
et simulent une danse
puis baisent à grand coup d'errance

  Dedans, dedans
là où ça grouille, ça gratte, ça ronge à foison
comme la gale se régale des cellules épithéliales
le silence même se tait
la conscience aurait trop à dire
comme les nuages crèvent et surnagent
sur le blanc brillant de la mer horizon
sans gémir sur les navires qui se noient
écoute le vent, il spirale à la surface
et le sens en nous s'enfonce
 
  Dehors, dehors
des gueules comme des livres où tout est dit
là c'est révélé, sans espoir, craché, mollard
mon dieu, mon dieu, mon dieu, je comprends que tu sois parti

  Dedans, dedans
un miroir hermétique, un zoo de chimères habite
des chiens de faïence, tu protèges ta porcelaine?
au fond du cloaque, embrasse les lèvres de ta nuit

  Dehors

  Dedans

  serait-ce les mêmes figures?

 

 

 

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 18:30

 



  Huit heures qu'ils attendaient. La force de râler sur le temps perdu les avait même quitté depuis un moment. Elle lisait, elle relisait Vian, c'était sa manière de prendre soin de son âme d'enfant, lui il jouait à un jeu de foot sur une Playstation, plus ou moins pour les mêmes motifs. Leur chair, leurs envies, leur amour se décomposaient durablement dans la chaleur horrible d'un mois de juin fournaise. La nuit arrivait sur eux comme une locomotive ralentie. Pas un mot depuis près de deux heures. Il venait de marquer un but somptueux, frappe lourde et puissante lâchée de plus de trente mètres. Habituellement il aurait gueulé sa joie, mais là que dalle, son visage restait inexpressif; il faut dire qu'elle n'aimait pas trop ça, elle, qu'il exprimât sa satisfaction trop fort, ça la faisait sursauter, et en plus, là, elle lisait. Le temps, le temps, le temps. Sacré ennemi, le temps.

  -"Tu as faim?

  -"Pas vraiment..."

  Elle tourna une page, et comme le son de la télé était coupé, on entendit que ce bruissement un peu sinistre de la feuille tournée qui venait clore ce premier dialogue entre eux depuis longtemps.

  Lui termina son match, qu'il gagna. Il n'en pouvait plus de jouer.

  -"Bon... qu'est-ce qu'on fait?

  -"On attend".

  Pour eux, cette question avait un sens.

  Leur gros chat bâtard monta sur le canapé, se rapprocha de lui, qui ne réagit pas. L'animal franchit la barrière des genoux et alla poser une patte sur son visage à elle.

  -"Fais pas chier, Soma."

  Le chat redescendit et posa son cul aux pieds du canapé, la tête relevée, ses yeux fixant son maître.

  -"Putain, il a pas eu à bouffer..."

  Il posa la manette sur la table basse, devant lui, et se dirigea vers la cuisine, tantôt suivi, tantôt précédé par son chat.

  Il revint dans le salon, et son cul tomba sur le canapé. Nouveau froissement d'une page comme seule mélodie dans cette pièce, mélodie à laquelle un moustique ajouta son concert en tourbillonnant mollement dans l'air.

  Le chat reparut, se léchant les pattes, puis les babines. Il ne prêta aucune attention au moustique, bien trop haut pour lui.

  -"Tu lui renvoies un texto pour savoir si on l'attend ou non?

  -"J'en ai envoyé quatre déjà. A 23h on considère qu'il viendra pas".

  Mais il n'était que 21h50.

  Il mit la télé, pas trop fort, pour ne pas la déranger. Télé-réalité, télé-réalité, émission littéraire, débat politique, il cessa son zapping en arrivant sur un truc qui traitait des pêcheurs dans une île quelconque du Pacifique, sûrement la Polynésie. Peu importe, il en avait rien à foutre ni des pêcheurs, ni des insulaires, ni même de rien, seule la gueule des poissons et leur danse aquatique nonchalante arrivaient à l'hypnotiser un peu. Pour amplifier cette défonce visuelle, il roula un énorme pétard d'herbe, avec deux fois la dose de ceux qu'il avait faits jusqu'ici.

  -"Tu roules encore un joint?!

  -"Faut croire".

  Elle posa son livre et replia ses jambes sous ses fesses puis inclina son visage sur le côté, paupières fermées.

  Sonnette. Regards, sourires. Il alla à la fenêtre vérifier. C'était bien celui qu'ils attendaient depuis le début d'après-midi: Olive. Interphone, ouverture de porte. Se reconstituer une gueule, pour pas avoir l'air trop défait, ce qui serait humiliant. Elle, elle reprit Vian, dans un sursaut  d'orgueil.

  -"Wa, désolé les amis, j'ai eu que des emmerdes toute la journée, que des mecs qui m'ont fait poireauter des heures. Y font chier tous ces cons à te dire une heure et à toujours être à la bourre!

  -"Ouais, c'est chiant, hein..."

  Olive ne releva pas l'allusion.

  -"Bon, je peux pas rester, j'ai encore du monde à voir, tout le monde m'attend ce soir. Vous voulez comme d'habitude hein?

  -"Oui..."

  Olive mit une main dans l'intérieur de sa basket et sortit plusieurs petits paquets, il en déposa un sur la table basse, à côté des quatre billets de vingt euros qu'il ramassa du même mouvement.

  -"Allez, je vous dis "tchuss" les amis".

  Il raccompagna Olive à la porte. A son retour dans le salon, elle avait ouvert le petit paquet et, avec sa carte de médiathèque, préparait deux traits brunâtres, longs et épais.

  Elle roula une paille dans un petit carré de papier découpé, une facture EDF pas encore réglée, se ficha la paille dans une narine et sniffa la poudre.

  -"PUTAIN! ENFIN! AH C'EST TROP BON!"

  Le plat de ses mains frappèrent ses cuisses et avec un sourire immense elle lui tendit le livre sur lequel restait un trait. C'était "L'écume des jours".

  Il prit le livre avec lenteur, scrutant ce sourire qu'il trouvait vaguement pervers et qui lui faisait un peu mal. Ce sourire lui faisait un peu mal car c'était lui qui lui avait fait goûté la came la première fois. Ce sourire légèrement diabolique et artificiel, il en était responsable et même, il aurait pu lire, entre les lignes de ces lèvres, comme un reproche. C'était dans sa tête, ou alors le reproche était inconscient, mais l'effet était là.

  Lui aussi sniffa.

  Elle ralluma le pétard, tira trois bouffées.

  -"J'en refais?

  -"Merveilleuse idée!"

  Il refit deux traits, plus petits. Aussitôt faits, aussitôt sniffés.

  Musique. "Les têtes raides", "Gino":

  "Elle ne savait pas
qu'elle en tomberait pour Gino
elle ne savait pas
qu'on pouvait crever et revivre à nouveau"

  Il alla s'asseoir à côté d'elle, cuisse à cuisse. Leur corps auparavant moite et trop chaud avait repris une température normalement tiède. Leurs yeux parlaient d'amour, de désir, de bien-être. Il s'embrassèrent comme des amants amoureux depuis cent ans, mais avec la fougue des premiers baisers.

  Le temps était leur ami. Les lampes au sodium accrochées aux bâtiments n'éclairaient que leur bonheur. Le diable dansait dans le salon, avec eux. L'haleine brûlante de la rue entrait toujours par la fenêtre mais ne venait plus se coller à leurs membres.

  -"Oh, je t'ai pas dit! j'ai croisé Sam ce matin, elle a été reçue à sa formation, je suis contente pour elle!

  -"Moi aussi, elle viendra moins souvent se plaindre chez nous, c'est une formation de quoi déjà?

  -"Ben, je sais plus... J'ai jamais vraiment compris, un truc en rapport avec le tourisme.

  -"Cool".

  Elle ondulait lascivement, laissant le bout de ses doigts flirter avec la nuque de son amoureux. Le message était clair. Il l'enlaça et ouvrit ses lèvres, devenues rouge vif, avec sa langue. Puis il relâcha son étreinte, se recula de quelques centimètres, la dévisageant gravement.

  -"Il faudra qu'on arrête un jour.

  -"Oui bien sûr, un jour.

  -"Non, je veux dire, il faut y penser, sérieusement.

  -"On arrêtera pour faire un enfant.

  -"Il faudra avoir stoppé bien avant de faire un enfant.

  -"Tu as raison. Baise-moi".

  Ses doigts fins défirent le bouton de son pantalon, tirèrent sur la braguette, et en sortirent un sexe à moitié éveillé. Elle se pencha sur lui, pupilles brillantes de désir, ouvrit la bouche et y engouffra ce membre qui ne tarda pas à prendre une taille et une consistance plus en accord avec la situation.

  Le diable couvait ce genre de coïts d'un oeil jaune et satisfait. Chaque fois que le plaisir menaçait d'exploser comme un ballon trop gonflé et trop dense, l'ange venait en aspirer la substance, et tout repartait de zéro. Les héroïnomanes baisent comme des damnés, sans espoir de toucher au but, bien que l'orgasme semble là, à portée d'un coup de rein. C'est une baise tantale, maudite, sisyphéenne: toujours le flot échappe, toujours le rocher de l'exultation retombe, et toujours on veut y replonger, toujours on se dit que le rocher n'est pas si énorme, qu'on va arriver à le pousser jusqu'au sommet du 7è ciel. Grâce aux endorphines, le corps ne fatigue pas, mais à cause des endorphines il ne peut pas lâcher non plus. C'est l'esprit qui cède en premier, par lassitude. Les héroïnomanes baisent comme des lesbiennes insensibilisées. Il disent stop quand le sentiment de grotesque finit par s'imposer. Le diable couve ce genre de coïts d'un oeil jaune et satisfait.

  Il se retire du vagin éternellement humide, sa queue vermeille (sûrement, demain elle lui fera mal), le corps imbibé de sueur. Ses yeux gambadent au plafond, longent les fissures et les craquelures qui constellent sa voûte trop connue, c'est un périple immense et minusucule à la fois, un périple qui ne mène à rien, sans autre objet que de faire passer le temps. Comme leurs baises de drogués. Il flotte sur des draps spongieux.

  Elle, elle y croit encore. Elle est couchée sur le ventre, crispée, dure, tendue, ses doigts fichus sur son entre-jambes. Appuyer sur et autour de ce putain de CLITORIS devait bien servir à quelque chose! Elle en devient concave et convexe, sinueuse, sinusoïdale, puis rigor mortis comme trempée dans le béton. Puis s'échappe un souffle. Pas un râle, un souffle. Elle se détend, reprend forme humaine.

  -"J'y arriverai pas!"

  L'opiniâtreté des femmes emportées par le plaisir peut surprendre. Tout le monde savait qu'elle ne jouirait pas: lui, le chat, le plafond, le diable. Pourtant elle avait poussé le bouchon aussi loin que possible, peut-être jusqu'aux frontières de la rupture d'anévrisme. Maintenant ils en étaient là, vidés sans être vidés, dans l'air soufré, ample et pesant de leur nuit hors du temps, arrachée aux enfers. Le diable était assis sur le rebord du lit.

  Il avait refait deux traits, parce que les derniers remontaient à plus de deux heures. Puis un joint.

  ...

  L'un après l'autre allèrent dégobiller.

  Il ralluma sa Playstation, elle reprit "L'écume des jours". Il marqua d'autres buts magnifiques, sans même se forcer à ne pas crier: maintenant il était une machine qui jouait à une autre machine. Le nénuphar croissait dans les poumons de Chloé, jusqu'à se ramifier dans tout son être et l'étouffer comme un boa constrictor intérieur. Le diable commençait à s'ennuyer un peu.

  De l'héroïne, des joints, du vomi.

  De l'héroïne, des joints, du vomi et le ciel peu à peu sombre aussi dans le jour éternel, il crache des éboueurs et du ciment en laque, le bleu coule sur la ville où partout, la vie craque.

  Il se leva pour fermer les volets, même si refuser les révolutions de leur planète était tout à fait inutile et enfantin. Ils ne vomissaient plus, mais ils buvaient beaucoup d'eau car leur bouche et toutes leurs muqueuses s'étaient diablement asséchées au cours de leurs multiples allées et venues aux toilettes. Le diable d'ailleurs avait pris congé, en déployant ses ailes à la fenêtre pour aller trouver d'autres damnés, ceux qui claquent leur porte au petit matin. Il avait laissé une carte de visite sur le coin de la table. De leur achat de drogue restait deux grosses "traces" pour le petit déjeuner.
 
  Ils mirent un film sur l'ordinateur. Un film pour "dormir", mais dormir en ayant consommé de l'héroïne est à peine plus réaliste que de vouloir jouir. Personne ne dort véritablement sous héroïne, il faut pour cela que le produit et ses effets se dissipent, sinon ce n'est qu'un état de semi inconscience qui enveloppe le cerveau, et pas le repos du sommeil profond; on ne fait que rêvasser entre la vie et la mort; c'est un état probablement très intéressant d'un point de vue psychanalytique; un type comme de Nerval eut pu écrire des poèmes étonnants au sortir d'une consommation de cette drogue. Il fallut un autre film, car ils ne s'assoupissaient que par à-coups; midi fut dépassé.

  Mais à un moment donné, tout de même, le cloaque de la torpeur se referma sur eux et ils s'enfoncèrent dans un gouffre parsemé de rêves épineux, spasmophiliques, rouges, océan qui se retire. Il fit d'ailleurs ce cauchemar, récurrent en période de came: il tombe et se retrouve paralysé, une lumière lui brûle la peau et les yeux et il ne peut même pas se protéger le visage avec la main, il ne peut bouger aucun membre; des gens s'inquiètent autour de lui, lui parlent, les mots viennent dans son esprit mais ne sortent pas de sa bouche, incapable de remuer; on le déclare mort et on l'enferme dans un cercueil, mais même dans ce cercueil, la lumière continue de le brûler. Il ouvre les yeux, dans le réel, mais le cauchemar continue: il ne peut toujours pas bouger, tétanisé par la drogue qui a coupé la transmission des influx nerveux aux neuromoteurs. Il connait cet état par coeur, mais son effet reste aussi angoissant que si c'était la première fois qu'il le subissait. Un rai de lumière solaire, échappé de l'embrasure des volets, venait mourir à sa droite, au sol, à côté de la tête du lit. Elle, elle dormait mieux, bien qu' également piquée de spasmes, et par intervalles elle crépitait des ronflements, ou plutôt des raclements, typiques des apnées du sommeil.

  Quand il s'éveilla, le soleil avait coulé derrière les toits, répandant une espèce d'écume orangeâtre mystique et magnifique. Il contempla, hébété, la splendeur des dernières lueurs d'un ciel d'été. L'atmosphère imposait sa beauté céleste, sous-tendue par les rouages implacables du temps. Des oiseaux annoncèrent la fin du jour.

  Elle sortit du sommeil un peu plus tard, et le trouva assis près de la fenêtre, dans la pénombre, le visage à peine éclairé par les miettes lumineuses d'une des lampes sodium de la rue.

  Un sillon de pleur faiblement scintillant sous chaque oeil, il la regarda muettement, un air désolé peint à gros traits sur le visage.

  -"Mon amour, ça va?"

  Ses lèvres consentirent à sourire. Il voulut dire beaucoup de choses: qu'il était navré de lui faire vivre ça, qu'il l'aimait, que leur couple et la vie en général valait bien mieux, encore une fois qu'il l'aimait et qu'il allait faire du café. Mais il ne dit rien, il exprima tout ceci par d'autres larmes. Elle se leva hors du lit, belle et nue, et le prit dans ses bras.

  -"Tu as raison, on va arrêter".

  Ils ne burent pas de café, à la place ils sniffèrent leur ultime trait.

  Statistiquement, ils n'avaient presque aucune chance de sortir de l'héroïne, c'est comme ça, il suffisait de faire l'inventaire autour d'eux de tous leurs amis accrocs. Aucun ne s'en extirpe totalement, c'est comme ça.

  Le diable ricana en caressant leur âme, et referma sa cape sur eux, afin de les protéger.

 

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 12:07

 

 

  je suis illégal
interlope contrebande
joyeux débile sombre et infoutu d'aimer
assez
autrement qu'en foutant le doigt dans la prise
je transporte des volontés d'un autre monde

  je suis vaginal
et vierge, simplement banal
avec des élans divins non aboutis
violon sans mesure
écorchure
séparé des origines
je m'extasie devant des membranes opalines

  je suis en quarantaine
à la frontière de vos émotions
de deux couleurs qui se diluent
inachevé, chimique et bordel
je me déroule en effaçant les traces
crainte des reflets, d'oublier la grâce
les mots perdus m'ont poursuivi
jusqu'aux garde-barrières

  de derrière mes barreaux
je vous imagine
derrière vos barreaux

 

 

 

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 12:02

 

 

  Dans l'étendue abstraite
qui pourrait nous relier

les abîmes et la fête
au milieu notre vie

et c'est si minuscule
cet immense décalage

des galaxies s'éloignent
sans même avoir la rage

et comme les rues s'ajoutent
en gonflant le ballon

l'horizon se déverse
en lointains intouchables

la marche de l'espace
est une grande blessure

en la parcourant, seule
ma pensée devient givre

et quand elle y arrive
au bout d'un autre monde

elle ne caresse plus rien
et devient inutile

un zero absolu
rayonnement fossile

grâce à Dieu comme on dit
ou à je ne sais quoi

tout de même, oui, elle brille
un peu.

 

 

 

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:59

 

 

  Le jour est monté, droit, insensible et glacé
au-dessus du béton bizarrement morbide
la vie jouait son jeu un peu cadenassé;
mes intestins anxieux me faisaient mal au bide

  Pas de bruit, je suis seul, même le vent est absent
amour, pourquoi ce vide et cette itinérance?
il y avait, en rêve, une raison au sang
je me souviens du râle assombri de l'enfance

  Et je tourne mon visage en direction du ciel
il est nébuleux, sec, en tous points magnifique
moi aussi je voudrais léguer de l'essentiel;
toute la nuit mon ventre a souffert de coliques.

 

 

 

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:57

 

 

  Voilà qu'on re-essaie d'oublier
de se contenter, de créer l'être en contemplant les platanes
les palettes jaune-orange de l'automne
voilà que la poésie coule dans les égouts

  voilà qu'on voudrait oublier les raisons de la fuite
de la nausée native
voilà qu'on re-regarde l'Atlantide s'enfoncer
voilà que la machinerie suprême supplante son manque de sens

  Ouvrir les yeux, c'est assez dur
quand c'est si bon, ailleurs
là où on était empereur de l'immatériel
pourtant, ici, règne un vrai grand soleil

  Voilà que je donnerais tout pour oublier ce que je n'ai pas eu
voilà que mon écorce s'enflure
que dans l'immense forêt brûlée des possibles
j'espère encore un incendie

  Ouvrir les yeux, c'est assez dur
quand c'est si bon, ailleurs
là où on était empereur immatériel
pourtant, ici, règne un vrai grand soleil

 

 

 

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:10

 

 

  Damnés, damnés, damnés
nous sommes damnés, pour vous, pour eux, pour nous
damnés dans le bleu
du présent si lointain
du futur déjà froid
damnés depuis l'origine du premier souffle vrai
du bout des doigts qui frotte les cellules écorchées
damnés de l'enfance et des ancêtres
damnés même pour le gel et les immolations
damnés comme un port
qui lance ses vaisseaux fantômes
damnés du souvenir
du retour des soupirs
damnés même dans la mort, dans l'impossible repos
damnés jusque dans l'harmonie des os

  Nous nous sommes damnés pour voir
sentir et révéler
les griffures du vent, du temps
sur les plaines lointaines
le béton des choses
la beauté des ecchymoses dues aux caresses qui ne nous ont jamais rassasiés

  Nous nous sommes damnés par espoir.

 

 

 

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:08

 

 

  La poésie me dégoûte
j'ai une nausée arc-en-ciel
insoluble et solitaire
âcre comme un bon whisky

  autant des lèvres superbes
de l'espace au fond de l'âme
du soleil mouillant les toits
de ce qui fait péter la cervelle

  je crains de tout détruire dans un accès de lucidité

  Dans ma pensée désolée, vaste monotone et calcaire
comme dans un musée giflé par le temps
planent de lourds fossiles, menaçants

  je crains de tout détruire dans un accès de lucidité

  ma relation à l'arbre de vie
la saveur de ses fruits amers
je crains de désenchanter la nuit
et la joie du calvaire

  je crains de tout détruire dans un accès de lucidité

  le risible envol de la psyché
percer la langue des oiseaux
ne plus vagabonder aux enfers
perdre le goût du tragique

  je crains de trouver les restes de notre humanité
dans les vestiaires de Buchenwald
là où Mickey en tenue de cérémonie
révèle le montage du grand assemblage

  la poésie me dégoûte sur les tombes
quand les cieux nuageux vomissent des papillons
lors d'un automne printanier
et que je voudrais simplement pleurer

  dans les yeux des anges, j'ai vu plus de tristesse
que de divinité dans les corps.

 

 

 

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 12:16

 

 

  Il faut inventer brasser tourbillonner
crier dans la plaine blanche
faire usage d'amour et de violence

  face aux déserts déroulés
aux silencieux violons des abîmes
mettre son corps en balance

  frapper des frappes franches

  et manquer de respect

  pour les formes finies

  du parfait, de l'oubli

  je vous imposerai mon poison

  au nom du non-advenu

  des hurlements longs jamais entendus

  ordonner la musique et punir la raison

  qui n'est pas seul

  qui ne baigne pas dans le vide

  milles tentacules de peur

  même face à la douceur

  nous traînons des ombres

  quand la nuit disparait

  il me reste le goût de votre peau en bouche

  je vous mords, je vous mords, je vous mords

  jusqu'à ce que vous gueuliez au nom de l'abolie

  couleur perdue de ciel

  je vous mords, je vous mords, je vous mords

  jusqu'à ce que vous gueuliez ce que vous avez vu

  à m'en défigurer.

 

 

 

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Long temps

 

PIOU PIOU

 

Dans la poussière

 

Aucun

 

La victoire ou la mort!

 

En un combat douteux

 

Vagabondage mélancolique

 

Hygiène de la solitude

 

Méthode pour un optimisme réaliste

 

Pile et face

 

Roulez, jeunesses

 

Bilan

 

La belle au béton dormant

 

Vision

 

Tout est parfait...

 

Comme toujours, comme souvent

 

Les amants de Maldoror

 

Zeus révélé

 

Face aux abysses

 

Dilution nocturne

 

...

 

Jadis, j'ai essayé

 

Douleur du retour

 

Echec

 

Prose du mécréant

 

Eros et thanatos?

 

Au-dedans

 

Rencontre solitaire

 

Ad libitum

 

en tous cas

 

Un soir entre potes

 

Romance

 

A hurler dans la foule

 

Je crains de tout détruire dans un accès de lucidité

 

Il le fallait

 

De l'inconvénient de se réveiller

 

Le jour est monté

 

Décalage vers le froid

 

Quarantaine

 

Au-dehors, en-dedans

 

Le mal des aurores

 

Western

 

Ici et là-bas

 

Considérations peu utiles

 

Papillote amère

 

Tragédie avec fin heureuse envisageable

 

Les consolantes

 

Nocturne Eden

 

Parenthèse

 

Iles

 

Je ne sais plus rien

 

Bêtise

 

Arrose l'orage

 

Idéal

 

Eternel retour

 

Circuit fermé

 

Nuit de bitume

 

Et tu l'as injuriée?

 


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