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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 12:39

 

 

  hier non plus
tu n'étais pas là.
il n'était question que de baises possibles
de trous à l'âme
l'une voulait lécher la moule de sa kiné
l'autre plonger de nouveau sur la queue de son ex
une autre, se faire le pizzaïolo, mais depuis la fenêtre
(des fois que de près il soit moins beau)
un homosexuel mâle pressait ses tétons pour nous prouver
que du lait peut en sortir
(ce qui est un phénomène dépendant de la procréation)
les pizzas ont mis longtemps à se pointer
et pendant tout ce temps
le sexe suintait sur les parois
des foufounes grimpaient aux murs
des bites couraient après
et un chat me sautait dessus.

  notre terrain de jeu est si limité
je crains que seule la musique échappe à ces règles-là
en imposant les siennes
la poésie, la littérature, cherchent encore dans les mots
une copulation possible.

  un type "tirait les cartes"
alors j'ai voulu savoir si ça te faisait marrer
que mon sang tourne et tourne pour les mots que tu n'as pas voulu écrire
et les cartes ont répondu :
  - il est mort, ce mec.

  tout le monde me paraissait fou, et débile
d'un coup, la pluie est venue frapper la ville
et je pensais "si même les morts ne se marrent plus
c'est que le sérieux a remporté la partie."

  une fille a voulu rentrer avec moi
un genre de sirène
avec des yeux comme les poissons que dessinent les enfants
mais je ne voulais pas baiser.

  tu vois, j'abandonne la poésie
au beau milieu de l'orage et de la nuit
d'autres la ramasseront
peut-être.

 

 

 

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 16:28

 

 

  C'est un ange, et c'est aussi un de mes plus vieux potes. Un de ces anges tout cramés qui regardent le monde avec un œil fabriqué ailleurs, dans le ventre d'une femme visitée par le Saint Esprit, ou par un matériel génétique extraterrestre. C'est la gentillesse même, et le monde est ainsi fait que ce genre d'individu est presque toujours maudit. On dit que les anges n'ont pas de sexe, mais chez lui c'est encore pire, on dirait qu'il n'a pas de corps, ou bien qu'il n'en a pas conscience : il pourrait traverser une rue en flamme par inadvertance, juste parce qu'il pense à autre chose. Du coup, ça manque pas, il est perpétuellement estropié quelque part, un coup le doigt écrasé, un coup le crâne fendu par le coin d'une planche, un coup la peau du nez arrachée dans des circonstances oubliées depuis. Mon Ange est jamais indemne. Mon Ange est beau (normal me direz-vous, pour un ange) : épais et malléable comme une feuille d'aluminium, mais sombre comme un arbrisseau dans une nuit sans lune. Il est fragile, Mon Ange. Et là, assis sur le trottoir, agenouillé devant sa bière, découpé au rasoir par la lumière plaintive du lampadaire, il est encore plus beau qu'à l'ordinaire. Son nez fin et aristocratique semble mesurer toute la gravité de choses qui me dépassent. Il faut dire que c'est un ange tourmenté. Son père est en train de crever (quand on vous dit que Dieu va mal...) et son petit cœur est plongé dans les abîmes de l'océan Amour, où c'est qu'y a une telle pression que tout finit toujours broyé. Mon Ange est amoureux. Preuve qu'il a bien un sexe. De toutes façons, j'avais déjà eu l'information le soir où on s'était tapé la même nana tous les deux. Même que c'est un vrai ange, elle est pudique cette affaire-là, il était un peu gêné de la situation, alors que la fille était... aux anges, bien sûr. Bref. Revenons pour l'heure à son tourment.

 

  « Tu vois, j'comprends pas, on s'aime, on se déchire, elle me vire, elle me rappelle, et moi, comme un pauv' con, je cours, j'pardonne. J'ai déjà été amoureux, bien sûr, mais là, j'sais pas, c'est différent, j'arrive pas à me passer d'elle. Et tu sais, elle est pas simple, j'te jure, elle est pas simple... »

 

  Tu m'étonnes. Ça se voit. Déjà, elle écrit de la poésie. Rien que ça... Et à mon avis, c'est pas très bon. Mon jugement est gratuit, j'ai rien lu d'elle, mais j'l'ai vue. Et puis j'l'ai testée, je lui ai fait lire des textes à moi qu'étaient pas terribles, et elle avait adoré. Ça doit être le genre à faire rimer tendresse et détresse. Bref, Mon Ange est dans un beau guêpier. Il est pas sorti du sable.

 

  On est là, dans la rue des Teintes, sous la lumière qui regrette de pas être plus solaire, mais qui fait pas d'efforts, et c'est la fête, y a un petit concert et sa séraphine se laisse compter fleurette par un vieux sans charme, qui lui tourne autour comme un moustique. Et Mon ange, ça le rend dingue. Voilà un grave symptôme : il a rien à craindre de cet ossuaire sur pattes, mais pourtant il enrage. Et Séraphine le sait bien, et ça l'éclate. Mon Ange est pas sorti du sable.

 

  « J'ai l'impression que ça peut finir n'importe quand, et putain ça m'angoisse. Ça m'angoisse grave. »

 

  Et là il tourne la tête vers moi. Sûr qu'il faudrait que j'dise un truc, que je relativise, que j'le fasse marrer. Mais bien entendu, ça vient pas.

 

  « Et lui, là ! j'te lui enverrai bien mon verre dans ses dents !

 

  - C'est p'têtre c'qu'elle voudrait... »

 

  Je m'en veux immédiatement de cet accès de sincérité, et de lucidité.

 

  « Je crois pas qu'elle soit aussi perverse... »

 

  Ah, ben moi je sais, mais bon, là il vaut carrément mieux se taire.

 

  Le bon point pour lui, c'est qu'ils se cament tous les deux, et ce genre de prison, ça cimente un couple : tant qu'ils sont bien dedans tous les deux, ça leur retire la force de se séparer, ils sont liés l'un à l'autre par les chaînes d'un boulet commun. Ils partagent le même enfer, et ça, ça rapproche. Le risque c'est le jour où l'un des deux veut s'en sortir et s'aperçoit que l'autre est une entrave à cet élan de vie. Mais ça non plus, il vaut mieux que je le dise pas. Du coup je peux rien dire. C'est dommage, j'aimerais bien lui être d'un secours quelconque à Mon Ange, même un tout petit secours de rien du tout, même juste un sourire un peu chaleureux... mais j'arrive pas à lui sourire, je vois bien que son bonheur il est tout pourri, tout miteux, tout empoisonné et qu'il ressemble à une maladie avec laquelle on a pris l'habitude de vivre, confortable comme un matelas qui grince et qu'est plein de punaises, mais qu'on a pas vraiment envie de changer, par manque de force, parce que le corps s'accoutume à tout plutôt que de faire les efforts. Si ça continue comme ça, va falloir que je l'abandonne Mon Ange, sinon il va me casser le moral.

 

  Faudrait aller danser. Mais c'est du reggae. J'aime pas des masses le reggae. D'abord le reggae, comme style musical, ça existe pas. Y a Bob Marley, et c'est tout. Mais surtout j'aime pas les gens qui jurent que par le reggae. La plupart de ceux qui aiment ça, n'aiment que ça : reggae way of life. Dreads. Vêtements pourris. La bonne humeur comme posture. Hippies de merdes. La nature est magnifique, les êtres humains sont bons, ou méchants parce que malheureux, et s'ils sont malheureux c'est parce qu'ils écoutent pas assez de reggae. Ah, comme ça, tout est simple. Jah love. Tout ce qui est un peu noir est suspect, tout ce qui est complexe aussi. J'aurais bien voulu voir l'évolution d'un reggaeman dans un camp de concentration, tiens, sûr qu'il aurait vite bouffé les ceintures des gens à même leur ventre, et les intestins avec, et les viscères, et les os, et que le soir il aurait chanté du Alpha Blondy (désolé pour l'anachronisme, mais on se comprend) à la lueur d'une lampe abat-jour en peau humaine. Non, non, non, le reggae, c'est suspect, hyper suspect. Danser là-dessus serait pas un problème, avec cinq verres de plus dans les veines, mais j'en ai marre de me remplir d'alcool.

 

  Mon Ange est polarisé. On a plus rien dit depuis plusieurs minutes. Ses yeux noirs et désolés sont agrippés à son Tourment. Elle, elle s'éclate, toujours. Le vieux doit commencer à croire qu'il va réussir son coup. Quelle perverse.

 

  « Je crois que si elle me quitte, je retourne en Afrique, et j'y reste. J'étais bien là-bas. »

 

  Mon Ange n'a pas de rêve, pas d'idéal, il traverse la vie, comme ça, en battant des ailes, en aimant les gens. Aucune volonté de puissance en lui. Il est pur, il mérite le Paradis Perdu, et l'Afrique c'était un peu le Jardin d'Éden pour lui. Regarder pousser sa beuh, se droguer, baiser de temps en temps, ça lui va parfaitement comme existence. Un ange. Vous me direz, ça ressemble vachement à un hippie dit comme ça, et je vous dirai que je vous emmerde.

 

  « Oh ! si tu veux toujours ma gnôle, j'en ai soixante bouteilles chez moi, on va en chercher si tu veux. »

 

  Putain, je suis mal parti pour calmer la bibine. C'est de la gnôle de vin en plus, je la redoute. Mais ça fait un an qu'il m'en parle. Je suis trop curieux.

 

  « Ouais, allons-y. »

 

  Il se met à tomber des gouttes sur nos gueules d'arrachés. Mais la lumière semble moins flasque comme ça, elle scintille, les pavés luisants prennent une allure un peu féerique tout à coup. La ville est tellement plus féminine sous la pluie, humide, glissante, parcourue de reflets et de zébrures. La ville est sexy sous la pluie.

 

  « Mais faut faire vite, je veux pas la laisser seule trop longtemps, on sait jamais... »

 

  Putain de damné. Il se lève, va la prévenir, elle l'accable d'un puissant sourire « Mais pas de problème mon coco, tu sais bien que je t'aime, va vivre ta vie, moi je vis la mienne, t'inquiète donc pas... »

 

  Le refuge de Mon Ange est pas bien loin. Sur le trajet il me parle que d'elle. Son obsession. Les gens qui n'ont pas trouvé de réelle raison de vivre confient leur destin à l'amour, ils s'offrent en holocauste, et c'est d'une tristesse, qui salit la tendresse.

 

  Il passe un bras autour de mes épaules, et geint, tragi-comique, avec beaucoup d'auto-dérision :

 

  « Putain ! je l'aime cette garce, je l'aime ! J'crois qu'il m'est jamais rien arrivé de pire... »

 

  La ville est belle sous la pluie. L'homme est beau quand il n'est plus rien, quand il a tout perdu, quand il est esclave. Il invente et chante le Blues. Et les survivants dansent à la frontière du Purgatoire à la mémoire des disparus. Et les survivants disparaissent à leur tour, puis le futur tente d'en tirer des enseignements. Et l'alcool est là pour nous aider à digérer l'idée qu'il n'y a pas grand chose à comprendre.

 

  « ET ALORS ? TU VEUX QUOI ? QUE J'AILLE LE VOIR ? ET IL ME DIRA QUOI ? QU'IL M'AIME ? »

 

  Une nana et un type dans la rue. Le mec doit être le ''meilleur ami'' de l'autre gars en question. Les deux, les trois probablement, sont complètement cuits. Le théâtre monde a décidé de me donner raison ce soir. Mon Ange éclate de rire, un rire grave, sordide, presque méchant, mais d'une méchanceté, d'une férocité tournée contre lui-même. M'enfin il rigole, c'est déjà ça.

 

  La ville pleure de nous voir comme ça. La ville est l'addition géométrique de toutes nos sensibilités, de nos sensibleries. Les animaux sont tristes au zoo, mais protégés. Seulement le confort est nuisible à l'homme animal, le confort est le lieu d'une autre cruauté, névrotique, qui n'a plus rien à voir avec la cruauté de la nature, la cruauté qui décide de l'évolution des espèces : dans le confort de leur petit intérieur, les hommes et les femmes se battent, parce qu'ils ont perdu le sens du vrai combat. Ils ne sont plus déterminés que par la folie venue envahir le vide. La ville est un autre confort, un autre intérieur, et les folies s'entassent géométriquement les unes sur les autres, et il faut boire, il faut boire, pour continuer d'accepter ce périple absurde sur nos propres boyaux. À moins qu'il y ait une autre solution ?

 

  Nous arrivons devant chez Mon Ange. Il ne pleut plus, il cataracte. Des lasers d'eau bénite qui nous traversent pour nous nettoyer, nous laver de fond en comble, et qui font des trous dans le bitume avant d'aller se mêler aux tréfonds de la terre, et d'y adoucir le magma. C'est une violence nécessaire.

 

  Une fille passe. Sous un parapluie transparent. Un bon cul souligné par une minijupe insolente d'où serpentent deux jambes enbarésillées et des talons pointus qui, eux aussi, percent la croûte jusqu'au magma.

 

  « Mademoiselle, vous êtes charmante ! »

 

  Elle se retourne, malgré la guerre que nous livre le ciel, et avec une bouche comme un fléau, elle lèche l'âme de Mon Ange d'un : « Merci, c'est très gentil ! ».

 

  C'est vrai qu'elle est belle, comme une pute qui sautille de tranchée en tranchée sur la ligne de front, comme Marlène dans la chanson de Noir Désir. C'est amusant que ce soit Mon Ange qui l'ait apostrophée, normalement c'est plutôt mon truc ça, même si je l'aurais dit autrement, parce que là, c'est gratuit, inutile, inefficace. Mais c'est ça qui est chouette, c'est le premier signe rassurant que me montre Mon Ange ce soir. Moi de toutes façons, j'ai pas envie de baiser.

 

  J'attends Mon Ange au bas de chez lui, parce que là-haut, y a son père en train de crever. Sur le perron de l'immeuble, je ne suis qu'à moitié protégé du déluge, je vais crever moi aussi. Mais bon... de la gnôle de vin, quand même !

 

  Il redescend, on retourne là-bas, papiers mâchés, étoiles de mer projetées par la vague sur le rivage furieux. Le temps d'arriver ça se calme, Dieu a décidé que c'était bon, qu'on avait été absout, que le feu noir de l'Homme était suffisamment dilué, jusqu'à la prochaine. En route on a goûté la gnôle. Elle est très bonne, surprenante même. Je m'attendais à un truc horrible, eh ben pas du tout. Du coup, plus rien à foutre d'être trempés. On glisse dans l'alambic, joyeux. Mon ange vole de nuage en nuage vers son doux amour. En le voyant arriver, elle court vers lui, et l'enlace. Il arrive à faufiler un regard en ma direction, l'air de dire « Tu vois, je suis vraiment dans la merde ».

 

  Séraphine la Tourmenteuse me prend par le bras (la soirée est finie, tout le monde rentre) et me fait :

 

  « J'ai choppé un gramme, tu viens avec nous ? »

 

  Ah ah, surtout pas. Je leur fais la bise à tous les deux, mes damnés, mes perdus, mes beaux anges, mes êtres humains.

 

  J'essaie de faire passer un truc intense et muet quand je fixe une dernière fois mon pote dans les yeux, le genre de truc qui ne se dit pas et que partagent tacitement les militaires avant de partir pour une mission qui ressemble à une mission suicide.

 

  Ils s'en vont, s'enfoncer un peu plus bas dans les souterrains.

 

  J'ai ma gnôle, mes vêtements sont gorgé d'eau, mais j'ai pas envie de rentrer dans ma solitude parfois oppressante. Tant pis si j'attrape la crève. J'ai envie d'une solitude de grand large, avec des étoiles, même imaginaires, une lune imparfaite et noyée entre deux attols pâles de nuages, et un horizon à inventer pour y laisser courir... laisser courir quoi, d'abord ? Peu importe, je veux ça.

 

  Je vais sur la place du Palais, évidemment désertique, heureusement désertique. Le Palais des Papes est immense, sa façade blanche, imposante et grandiose. Surtout là que je suis seul, que tout m'appartient. Je ressens la respiration de chaque pierre, de chaque pièce démesurée et vide du Palais. Je nage, immobile. Je suis bien. La gnôle abrase tout mon être. Je ne trouve rien, putain, je ne trouve rien, à part ce grand vide que j'ai envie d'appeler maman en me jetant dans ses bras. Où aller ? je suis si bien ici.

 

 


 

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 10:42

 

 

  Partout les cadavres germent
insupportables de beauté
la lyre de leurs os perce ma pensée
cette nature m'obsède et dénature
tout le métal tout le métal, tout le métal de l'azur
et dans l'air, des bouches de crème, des gouffres de miel
nous baisons tous dans les cimetières
caressés par la pluie
je dévore l'espace et la matière

  Inutile de tout dire
à toi qui es là-haut et tout en dessous
je compte les gouttes de pluie
qui touchent la tôle
qui tapent le sol avec parcimonie
on ressent parfois un peu l'harmonie
je m'allonge au milieu des autres
greffe et chirurgie, que tous m'emportent

  Essai :

  Voilà l'ombre des chiens comme une mer acide
voilà l'ombre des chiens
implacable élément qui fuit perle et s'étale
de la tête et des membres
voilà l'ombre des chiens, tu sais, j'ai peur aussi
de ne pas oser fuir
voilà l'ombre des chiens en horribles racines
qui empoignent les toits
et sont comme les doigts qui arrachent les rêves
alors je me souviens
que j'ai vécu hier
et je lape en grognant -au sol de tous nos restes-
que j'ai vu de quoi mourir heureux.

  Partout les cadavres germent
comme de hautes forêts
où il fait beau, étant chien parmi les chiens
ombre chez les ombres
et mélodie décharnée
où il fait bon dans le vert des ossements
sentir la chair le métal de l'azur
car nous baisons toujours
sous la pluie des cimetières

  C'est fou de se dire
que même morts, nous ne nous reverrons jamais
sur la souche détrempée de ma vie
de ces incroyables forêts
je regarde pousser le champignon de l'ivresse.

 

 

 

 

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 12:20

 


  Je veux dire à la poésie
pourquoi je la hais !
je te décapsule mortelle ironie
intelligence vautour qui s'élève pour fondre
dans le vide des mots
je veux te dire pourquoi je te hais
quand tu te pares d'inexistence
de la soie qui flotte comme un néant dissimulé
je te hais, je te hais, je te hais
je suis une bite qui s'envoûte des fissures
j'ai tant de merde aux boyaux
et d'appétit pour les cimes
que je chie d'impropres nuages

  Va dire ça aux enfants,
salope.

 

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 12:11

 

 

  Je ne mens pas
mais tout n'est pas à dire
la ville ploie, chuinte, et gonfle
imaginez un peu la sensation
de glisser dans la rue comme une éponge
tout l'humain s'épanche en larmes en cris en bouteilles
rien n'est plus merveilleux que cet espace
retranché de soi
où dans la ville qui ploie chuinte et gonfle
on devine toute la saloperie
de nos frères et nos soeurs
une page qui tourne, un froissement de draps
des sexes culbutés
le caprice d'un enfant
claquement de volet
quand le ciel nous arrête
qu'il faut chercher ailleurs la chaleur de l'être

  tout l'invisible se déploie
à l'affût de nous
on entendrait presque une pensée

  Voilà pourquoi j'aime la pluie
les orages et la furie qui nous fige
je vous sens
vous êtes là

 

 

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 13:25

 

 

  J'aimerais tant croire en toi
quand je suis, bras en croix,
dans l'herbe rouge et jaune
de mon vomi étendu sous la lune

  J'aimerais tant croire en toi
-donne-moi un poème !
au centre d'une nuit stérile
derrière moi, les voitures fusent dans l'ennui

  J'aimerais tant croire en toi
quand tout est oxydé
dans un vent au parfum de tombeau
lorsque les morts viennent me juger

  J'aimerais tant croire en toi
quand je suis, bras en croix,
à la recherche de la plus petite
parcelle d'herbe immaculée

  Les monstruosités sous la terre et dans mon ventre
rejouent les combats antiques
donne-moi, je t'en prie, de vieilles colonnes
des héros torturés, un poème épique

  J'aimerais tant croire en toi
quand je me vois magnifique
inutile, mis en abîme
par la lumière HPS d'un grand lampadaire
quand je traverse d'immenses enfers
Croisé d'une Jérusalem en chantier
ai-je quelque chose à préserver ?

  J'aimerais tant croire en toi
tu le sais
toi qui as crée le doute et les reflets accusateurs
les visions désagrégées en coulures
et le vide, le gouffre aux doigts crochus

  Coupé de la ville aberrante et qui bégaye
sa fu fu fu fu furieuse soif de néant
par un rempart poreux
par les routes lascives et qui s'ennuient
les genoux dans l'herbe
plié comme pour mieux prier
j'aimerais tant croire en toi !
-donne-moi un poème !
mon ventre est cassé encore une fois
et dans l'herbe jaune et rouge
je le reconnais, il est là
scintillant comme un horrible trésor
mon poème, mon vomi
qui vient du fond des tripes
de Dieu, ou de moi
je n'ai jamais vraiment compris.

 

 

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 11:24

 

 

  Pavés troubles
cuisses communes
et le fleuve Asphalte charrie des corps
indissociables
je croise des pigeons au regard humain
qui dévisagent les traits de mon âme
  -vous savez, cette chose en fusion sous la falaise de peau
perméable et sans défense
les aiguilles pénètrent et coulent dans mes veines
pour y tournoyer comme une horloge folle
j'ai cent refuges pour y pourrir
le ciel étale
le discours confus des oiseaux
la vérité sortie des dents du piano
et quatre-vingt-dix-sept tombeaux en construction

  Mon front s'est ouvert aux ténèbres
aux flaques sombres qui transforment le réel
vases communicants
cette mélasse de flux et reflux
a rongé les sourires aux balcons
ma chair fait le tour de la terre
comme un suaire navrant

  Mais je ne suis pas mort !
j'aime, j'aime encore...
je sais que j'aimais

  Alors, la nuit au lieu de me noyer dans le bleu obscur
je vais nager, un peu
un clope au bec
je veux croire en l'océan
aux vagues messages laissés par la lune sur l'onde
qui lâche là l'énigme en morse, éclats blanc vif
mais le sens encore me fuit et je tourne et je brasse
puis je rentre
aussi sec et idiot
alors
alors
une valse en Do dièse mineur
3mn57 où je pleure
mon océan

 

 

 

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 12:41

 

 

   Trois semaines qu'il n'avait plus écrit une ligne. Pourtant il continuait de s'asseoir à son bureau, tous les matins, pour faire ''comme si'', mais nom d'une chimère danseuse étoile, ça ne venait pas, ça ne venait pas du tout. Chaque jour, dès neuf heures, il voyait le soleil fendre le ciel, il entendait les monstres de la rue souffler, cracher, claudiquer ou fuser sur le bitume, il s'enfilait café sur café, clope sur clope, et tous les textes commencés, du moins ambitieux au plus délirant, le moindre petit poème, s'arrêtaient net au bout de quelques mots, comme un pont bombardé pendouille dans le vide. Après l'abandon, il tournait invariablement la tête vers sa fenêtre, hébété, regard voguant sur les toits, parmi les petits moineaux, les tuiles glabres, les antennes comme des totems abstraits, et sa vue, ses pensées se dissolvaient dans les briques bleues et spongieuses du ciel. Au début du phénomène, il compensait la frustration par des branlettes répétées, suivies d'autres cafés, mais très vite, l'effet libérateur de la masturbation disparut derrière l'angoissante sensation de vide. Il n'avait même pas vraiment envie de baiser, et ne buvait presque plus d'alcool. Le jogging, le sport, étaient des palliatifs dont l'efficacité dépassaient de peu celle de la branlette.

 

   D'ailleurs, je sais pas pourquoi j'essaie de faire de la littérature, pourquoi je dis ''il'', tant il est évident qu'il s'agit de moi. Un peu d'honnêteté, que diable ! C'est très bizarre de ne pas vivre tout en respirant, cette sensation de voir défiler les jours les uns après les autres comme une vache regarde passer les trains. La nuit dégouline sur la ville, sur le néant, sur des efforts risibles, elle enveloppe le presque rien, en fait une boule qui va rouler sans bruit vers le passé, puis, au bout de la pente, un jour qui n'a rien de nouveau attend, là, ses yeux pleins de défiance rivés sur vous, la vache qui respire encore. Aucun désir. Très étrange.

 

   Il y a une semaine, j'ai reçu mon premier refus d'éditeur. Une consécration, le début de quelque chose. Pas n'importe lequel des éditeurs en plus ! Flammarion, s'il vous plaît. Mr. Di Manno m'a renvoyé mon recueil de poèmes à peine un mois après que je m'eusse enfin décidé à soumettre mes écrits. Et il me l'a renvoyé ! je veux dire, il ne l'a pas jeté, il a pris une enveloppe, collé un timbre, foutu mon ramassis dedans, vissé une lettre type au bazar, et m'a renvoyé tout ça, bien gentiment. La pratique est, paraît-il, assez rare pour être soulignée. Merci Mr. Di Manno. Mr. Di Manno qui n'a lu que quatre des quarante-cinq poèmes qui composent mon premier chef-d'œuvre que le futur ne manquera pas de reconnaître comme une honorable tentative pour faire quelque chose d'une existence des plus communes. Ça se voit qu'il n'est pas allé au-delà du quatrième : les pliures consécutives à la lecture s'interrompent en page sept. Les derniers mots qu'il a lus de moi sont ''pains au chocolat''. Mr. Di Manno a dû juger que c'était là une faute de goût inqualifiable. J'avoue préférer moi aussi les croissants ! mais, est-ce de ma faute si le boulanger en bas de chez moi fabrique des croissants tout à fait ''bof bof'', alors que ses pains au chocolat sont délicieux ? Nous voyons bien que la vie d'un poète, sa réussite potentielle, son moral, son courage et son acharnement peuvent être réduits à l'état de que dalle à cause d'un simple boulanger. Toujours est-il que je suis très fier de cette lettre de refus : je la montre au tout venant, je l'exhibe au moindre de mes visiteurs comme une glorieuse cicatrice de guerre. Ne vous imaginez pas plus de pouvoir que vous en avez Mr. Di Manno, cette furieuse inanité m'a pris bien avant votre tout petit mépris. Plus d'élan irrépressible vers l'écriture ? Pas si inquiétant. Par contre, ne plus avoir envie de baiser, ça, ça me semble grave.

 

   Pourtant la vie est gentille avec moi, elle me stimule, elle me met en situation. Samedi dernier je passe la soirée avec une jeune fille très intéressante, très cultivée, capable de parler de Rilke, Dostoïevski, Wenders, Deleuze ! Mais encore choquée par la première fois où on avait couché ensemble, par ma bestialité qui lui avait tant plu, qui l'avait tant fait mouiller -et paraît-il que c'est dérangeant, la petite avait voulu plus de tendresse, ''faire l'amour''. Quelle horreur, voilà qu'à mon âge je me fais encore avoir. En plus elle portait des collants. Des collants ! je vous jure... Autant dire que c'était minable, vraiment pas de quoi me redonner goût à la bagatelle. Mais j'avais essayé ! alors, la vie, toujours aussi sympa, m'en a renvoyé une autre dans les pattes, dès le lendemain, comme pour m'encourager.

 

   Appelons-la... appelez-la Comme vous voulez, il y a peu de chance qu'elle ait un rôle de plus de quelques lignes dans cette histoire. Comme vous voulez et moi ça durait depuis quelques temps sans qu'il se soit jamais passé quelque chose d'invasif entre nous, des petits bécots par-ci par-là, quelques papouilles qui ne portent pas à conséquence, des mains baladeuses entre les cuisses, mais toujours par-dessus les vêtements, voyez-vous, Comme vous voulez n'est pas une fille comme ça, pas du genre à coucher sous le coup de l'impulsion. Non non. Sauf la fois où j'étais passé chez elle lui coller ma queue sur la culotte, jusqu'à la rendre toute humide, mais là c'est moi qui l'avais laissée en plan, sans aller plus loin. Forcément, elle m'en avait voulu. Des mois que j'avais plus aucune nouvelle, et puis là, ce dimanche matin, paf, un texto du genre faussement anodin entre les lignes duquel il fallait lire : « bon, j'ai envie de me faire sauter, donc c'est maintenant ou jamais ». Comme la foudre tombe rarement trois fois au même endroit, j'ai pas laissé filer l'occase. La voilà donc qui se pointe. Mignonne. Brune. En jupe. Sans la croûte à la bouche que je lui avais connue la première fois, quand je lui avais fait : « je crois que vais goûter à ce bel herpès » avant d'enfourner ma langue entre ses lèvres. La voilà donc, assise sous mes yeux, chez moi. Ouvre-bouteille. Discussion préliminaire (n'oubliez pas que ce n'est pas une fille comme ça). Elle vend du vin, je lui fais boire du vin, on reste dans son élément. Discussion préliminaire tout à fait inintéressante, banale à en crever d'ennui. Je lui sors ma cicatrice littéraire. Habile. Je parais fragile. En réalité je la fais dévier sur un terrain qu'elle maîtrise bien moins que les prolégomènes insipides ou le vin rouge. Mais c'est qu'un jeu, un passage obligé, j'aurais très bien pu la prendre directement, neuf chances sur dix que ça aurait marché ; enfin bref, autant faire les choses bien, ne pas laisser la seule chance sur dix venir tout gâcher. Donc la voici en train de parler littérature. Elle y connaît rien. Forcée de me laisser diriger le débat. Ma main sur sa cuisse, parfois, pour lui rappeler ce contact qui ne lui avait pas déplu quelques moins plus tôt. Pour flatter son ego, je lui lis une nouvelle à moi, hyper courte et que tout le monde aime bien. Pour flatter son ego à elle, parce que le but de la manœuvre était qu'elle sache si elle allait se faire baiser par un écrivaillon nullissime ou juste un mec en train de se rater, mais au fond, avec un peu de talent. Donc, elle aussi, elle aime bien. Ses cuisses s'entrouvrent. Pour le final, je me sers une fois encore de cette nouvelle magique de Bukowski : ''Dix branlettes''. Amusant qu'avec un titre pareil, cette histoire m'ait permis de coucher avec tant de nanas. Merci, Buk, mon pote. On peut compter sur toi dans ces moments-là. ''Dix branlettes'' est une histoire magnifique, une histoire d'amour. Il n'y a pas une scène de baise, mais c'est une vraie histoire d'amour, qui se termine par un superbe poème. La voilà donc émue et rassurée, me voilà donc assis juste en face d'elle, ma main sur sa cuisse, puis sa main dans ma main. Puis nous voilà debout, bouche à bouche, puis mes lèvres plantées dans sa nuque. Voilà ma main qui empoigne son entrejambes. Elle aussi porte des collants ! Qu'ai-je fait au bon Dieu ?

 

   Un type, une ordure, un frustré, un gars qui a jamais géré son Œdipe, un jour, a décidé de pourrir la vie sexuelle de ses frères humains, il a tué la sensualité, l'érotisme. Ce gars s'appelle Allan Gant (d'après Wikipédia, ça vaut ce que ça vaut), coupable d'avoir enfermé les jambes et les fesses de nos femmes dans cette prison appelée ''collants''. Je prie tous les soirs pour que sa famille entière périsse brûlée, immolée dans une piscine de nylon en flammes.

 

   Copulation.

 

   Finalement, pour une fille pas comme ça, elle a moins froid aux yeux que l'autre intello. C'est pas mal. Je peux la prendre par les cheveux, faire claquer mes mains sur ses fesses. C'est plutôt un bon coup. Soyons francs : on s'amuse bien.

 

   Bon.


 

   Comme j'aime pas jouir la première fois (ça fait revenir la fille, par curiosité), faut bien qu'on arrête un jour.

 

   Elle regarde l'heure, elle bosse demain. Rassemble ses affaires dispersées sur et autour du lit. Et donc, nous voilà sur le rebord du pieu, à passer chaussettes, collants, pantalon, jupe, tee-shirt... Un peu gênée, mais non sans humour, elle me fait :

 

   « On a l'air con comme ça, hein ? »

 

   C'est vrai. Scène commune et un peu ridicule. Peut-être que le cerveau de l'Homme accepte mal l'idée de coucher pour coucher, ou bien que la libération d'hormones retombant brusquement après l'acte, tout paraît ensuite plus terne, plus sale, plus malsain... C'est un moment où le malaise s'installe facilement. Pour éviter ça, il faudrait ne jamais baiser nus. Je la raccompagne jusqu'à la porte.

 

   J'ai faim. Je bouffe. Je n'écris rien. Le rideau noir est tombé. La magie semble loin. Une boite de conserve, une canette, fait des allers-retours dans la rue, trimbalée par un vent indécis. Elle va et vient. Allongé sur mon lit, je l'écoute attentivement. Peut-être, quelqu'un, un autre, dans la même rue, seul, écoute aussi ce chant lancinant.

 

   Je caresse un souvenir émouvant. L'idée de la poésie. Elle fut mon pays. Ma contrée. J'étais son voyageur, son pèlerin, extasié comme devant un miracle perpétuel :

 

   ''Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre...''

 

   La conserve, ballottée, racle, tinte, va et vient... je pense à la dépouille d'Hector traînée par le char d'Achille devant Troie...

 

 


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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 18:21

 

 

  Ici vous pouvez voter pour cette nouvelle dans le format "très très court", sortes de micronouvelles de quelques lignes seulement. Merci.

 

 

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 11:38

 

 

  Cet oiseau qui piaille
dans le bleu étendu
dans la perfection matinale
dans la fumée lointaine des oeuvres d'art brûlées en Italie
et dans ce poème qui n'avance pas
cet oiseau qui rit des rivières de béton
cet oiseau cet oiseau cet oiseau

  j'ai envie de le buter

  mais je n'y arriverai pas, et puis tant mieux
il faudrait que je dorme, ou que je ne dorme pas
que je prenne le temps de devenir entièrement fou
d'aller là, sur le toit
dans le bleu étendu
la perfection matinale et les oeuvres brûlées
pour piailler, pour piailler, pour piailler
et qu'un type à moitié dingue
ait le courage
de me buter.

 

 

 

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